L'histoire des Guerres de Vendée reste très présente à La Gaubretière, au cœur du Haut-Bocage. On y trouve le souvenir de Sapinaud (son logis du Sourdis, sa croix monumentale devant l'église et sa tombe au cimetière), celui de Bonchamps et d'Elbée au château de Landebaudière, mais aussi celui des massacres que les soldats républicains commirent dans la commune.Le plus grand carnage que La Gaubretière endura eut lieu le jeudi 27 février 1794. Ce matin-là, Huché et sa colonne quittèrent Mortagne de bonne heure et se portèrent sur La Verrie. Le général fut déçu de n'y trouver que peu de « coquins », passa les quelques habitants qu'il surprit au fil de la baïonnette et incendia les maisons épargnées par les flammes lors du passage de la colonne de Caffin au début du mois.
La troupe incendiaire se mit ensuite en route pour La Gaubretière où des rebelles aux ordres de Sapinaud avaient été signalés. Huché divisa ses hommes en deux colonnes. « Celle que je commandais, rapporte le général à Turreau, marchait dans un chemin couvert ; à son aspect les brigands se sont mis dans une déroute complète. » La confrontation se limita en effet à un échange de coups de feu.
Les soldats républicains poursuivirent leur besogne. Tous les villages et les hameaux furent visités. La vallée de la Crûme, petite rivière qui arrose la campagne gaubretiéroise, devint le théâtre d'un affreux massacre qui lui valut le nom de Vallée des Royards, en souvenir des hurlements de douleur des victimes. Plus loin, un autre lieu de tuerie fut appelé le Champ des Oreilles, car les bourreaux y coupèrent les oreilles d'une cinquantaine de malheureux. Près de l'ancien prieuré de Gros-Bois, une vingtaine de personnes furent décapitées, tandis que plus de trois cents autres, acculées à l'étang du Drillais, furent impitoyablement exécutées dans ce qui deviendra le Champ du Massacre.« Plus de cinq cents [brigands], tant hommes que femmes, ont été tués, écrit Huché dans son rapport au général en chef. J'ai fait fureter les genêts, les fossés, les haies et les bois, et c'est là qu'on les trouvait blottis. Tout a passé par le fer, car j'avais défendu que, les trouvant ainsi, on consommât ses munitions. » (Savary, t. III, p. 236)
Au soir du 27 février, le bourg de La Gaubretière était réduit en cendres, comme un grand nombre de métairies. Une grande partie du bétail fut tuée sur place. La colonne de Huché reprit sa route vers Saint-Malo-du-Bois qu'elle incendia, puis vers Saint-Laurent-sur-Sèvre.
Le souvenir de cette journée s'est perpétué en trois lieux de mémoire :Le premier est une auge de granit, située dans la cour de la maison de retraite Sainte-Sophie (1, rue du Drillais). Lorsque Madame Lebault de La Touche vint à la rencontre des soldats de Huché, l'un d'eux dégaina son sabre, trancha la tête de la pauvre femme, et la jeta dans ce bassin, qu'on appelle toujours l'Auge du Massacre.
Le deuxième est un obélisque lui aussi en granit, érigé en 1912 non loin du Champ du Massacre du Drillais, sur la route de Bazoges-en-Paillers, en mémoire des victimes de ce carnage.
Le troisième est un obélisque plus récent, en bois, placé au fond de l'église de La Gaubretière. On peut lire sur ses quatre côtés les noms de 347 Gaubretiérois victimes de la Révolution.Illustrations : L'obélisque du Drillais, sur la route de Bazoges-en-Paillers ; la plaque du Souvenir vendéen érigée en 1957 à la mémoire des Gaubretiérois combattants ou victimes pendant les Guerres de Vendée ; l'obélisque de l'église, portant le martyrologe de La Gaubretière ; l'Auge du Massacre, dans la cour de la maison Sainte-Sophie ; vitrail du chœur de l'église représentant un Vendéen de 1793 et un Volontaire de l'Ouest de la guerre de 1870.
Source : Notes historiques sur la paroisse de La Gaubretière, par Paul Legrand.
27 février 1794, le Grand Massacre de La Gaubretière
Commentaires sur 27 février 1794, le Grand Massacre de La Gaubretière
- Je suis née pas loin du Drillais et suis horiffiée en pensant à ce massacre. Je suis revenue de Luçon à la Gaubretière par les Départementales, je suis rentrée dans toutes les églises sur le parcours en hommage à tous nos Vendéens (es) assassinées. Je roulais doucement, je les voyaient dans les champs. Je n'oublierais jamais cette journée. Je suis porte-drapeaux depuis 9 ans et patriotique. Merci à vous tous de perpétrer la mémoire, notre histoire.