Article paru dans Ouest-France, lundi 15 août 2011
Proche du bourg, Vertu est un lieu de visite et de recueillement très prisé des habitants du bourg et du secteur. Il est vrai que la chapelle actuelle, construite en 1876, à l'initiative du curé de l'époque, l'abbé Delaunay, est pratiquement le seul souvenir d'une longue histoire.
À la fin du XIVe siècle, un hôpital et son oratoire sont fondés sous le vocable Notre-Dame-des-Vertus. En 1734, les filles de la Sagesse de Saint-Laurent-sur-Sèvre s'y installent ; elles prennent en charge l'hôpital-hospice et fondent une école de filles.
Survient la Révolution. Coron se trouve en première ligne au cours des Guerres de Vendée. Plusieurs batailles se livrent entre Bleus et Vendéens sur la butte des Hommes devenue depuis, et pour cause, la Butte rouge.
Le massacre
À compter de mars 1793, plusieurs combats y ont lieu. Trois fois, les troupes de Stofflet sont victorieuses. Le 12 avril, ils sont contraints de reculer vers Vezins, laissant trente blessés à Vertu. Le 17, les Bleus de Leigonyer investissent l l'hôpital et les massacrent. Deux religieuses, coupables à leurs yeux de les avoir soignés, connaissent le même sort.
Le 19 avril, Leigonyer, à nouveau attaqué par les Vendéens, sera contraint de se replier à Doué. Plus d'école ni d'hôpital. Les colonnes infernales de Turreau se chargeront d'effacer le souvenir du lieu par l'incendie en 1794. La reconstruction se fera à partir de 1802.
Rose Giet
C'est le 11 avril 1793 que se déroule son histoire. Rose Giet, native de La Salle-de-Vihiers est en pension à Vertu avec sa sœur. Il se trouve que, par les vibrations des coups de canon, une statuette tombe de la Vierge sur les genoux de Rose.
En raison des combats, les religieuses les renvoient à la Fouquette, chez leur mère. Rose emporte la statue. Sur le chemin, elles rencontrent des Bleus qui, leur laissant la vie sauve, leur montrent le chemin. Rose deviendra la fondatrice des Filles de la charité du Sacré-coeur de Jésus. Quant à la statuette, elle est pieusement conservée à la communauté de La Salle-de-Vihiers.
De nos jours, la chapelle est ouverte au public tous les jours. Une équipe paroissiale de bénévoles en assure l'entretien et le fleurissement.
Document annexe : la vie de Rose Giet dans les vitraux de l'église paroissiale de La Salle-de-Vihiers
