Ancien doyenné des Mauges, Jallais occupe une place centrale dans l'histoire de la Vendée Angevine. C'est la première place emportée par les troupes de Cathelineau et de Perdriau, le 13 mars 1793. La ville conserve quelques souvenirs de cette épopée, comme le manoir de la Chaperonnière, mais aussi des plaques de rues vendéennes.Le boulevard qui la contourne au nord a reçu le nom de Cathelineau, tout comme la salle du complexe sportif qui le borde. On notera d'ailleurs que le club local de basket s'appelait à l'origine la Vendéenne de Jallais. Coupant presque perpendiculairement ce boulevard Cathelineau pour rejoindre l'église paroissiale, la rue de la Bouëre doit son nom au château vers lequel elle mène à son autre extrémité.
M. Gazeau de La Bouëre (1765-1847) était un officier de l'Armée d'Anjou. Il participa aux grandes batailles de 1793, Nantes, Vihiers, Luçon, Torfou, etc., mais ne suivit pas la Grande Armée dans sa campagne outre Loire, préférant continuer le combat dans les Mauges, au sein de la Petite Armée de Pierre Cathelineau. On le retrouve dans l'état-major de Stofflet en 1794, jusqu'à l'exécution de Marigny qu'il désapprouva et qui le fit rallier l'Armée du Centre. Son épouse a laissé de précieux mémoires sur cette époque.
Au sud de l'agglomération, entre la route de Trémentines et celle de Cholet, un lotissement récent a reçu plusieurs noms de rues vendéennes : la rue Bonchamps qui prolonge la route de Trémentines (mais qui n'a pas de plaque de rue), la rue Jean-Nicolas Stofflet, l'allée d'Elbée, l'allée François de Charette et l'allée Bernard de Marigny. On trouve aussi une rue de l'Abbé Abafour. Mathurin Abafour (1756-1823) était vicaire de Jallais depuis 1785 lorsqu'il refusa de prêter le serment schismatique imposé aux ecclésiastiques. Il resta cependant au service de ses ouailles, mais dans la clandestinité. On raconte qu'il parcourait le pays à la barbe des Bleus pour recueillir les dépouilles de leurs victimes afin de leur offrir une sépulture chrétienne (1). Le commissaire de Chemillé le signala comme « mauvais sujet et fanatique dont l'influence est grande ». Arrêté, puis condamné à la déportation en Guyane en 1798, il put rentrer en Anjou en 1800 grâce au soutien de ses paroissiens. Il reprit sa charge à Jallais, puis à Candé. Il devint enfin curé de la paroisse de Mûrs en 1802. C'est là qu'il s'éteignit, à l'âge de 77 ans.
(1) Madame de La Bouëre en parle dans ses mémoires, pages 326 et suivantes.
Ces plaques sont ajoutées à l'Album photos des rues vendéennes.