Les plus fervents partisans de la Révolution poussaient le vice jusqu'à renier leur propre nom, pour peu que celui-ci parût suspect d'aristocratie. Un patriote de Châteaubriant en a donné un exemple amusant, pour ne pas dire ridicule.

CharetteLe citoyen Charrette, capitaine de gendarmerie, se présenta le 15 nivôse an II (4 janvier 1794) à la société républicaine de Montagne-sur-Chère – c'est ainsi qu'on avait « rebaptisé » la commune de Châteaubriant, dont le nom fleurait trop fort la féodalité. Interpelant les membres de ladite société, il leur déclara : « Je préviens que le nom que je porte ayant été déshonoré par un ennemi de la république, j’en ai changé, j’ai pris le nom de Brouette que portait mon épouse. » Le Charette dont il parlait, François Athanase Charette de La Contrie, tenait toujours tête aux armées de la République au début de l'année 1794, malgré la perte de l'île de Noirmoutier. On ne sait qu'elle a été la réaction de l'auditoire, mais on devine quelques sourires en coin, en dépit des acclamations de rigueur…

(Anecdote trouvée sur un site d'histoire de Châteaubriant : www.chateaubriant.org)