En remontant la rue du Devau, au centre de Cholet, on remarque deux petites plaques de bronze oxydées, fixées sur la façade de deux vieilles maisons du XVIIIe siècle, dont les occupantes furent exécutées sous la Terreur.
La première de ces deux maisons, sur la gauche au n°11 bis (ci-dessus), était celle de Perrine Pottier, née en 1750, épouse de René Turpault. Le 16 octobre 1793, tandis que l'armée vendéenne évacuait la ville, une partie de la population choletaise préféra l'accompagner dans cette retraite plutôt que de subir les représailles des Bleus. Perrine Pottier se trouvait parmi cette foule de réfugiés. Arrêtée au May-sur-Evre, elle fut ramenée à Cholet et enfermée avec de nombreux prisonniers dans l'église Notre-Dame. Comme elle était enceinte, elle ne tarda pas à être libérée, mais fut reprise le 8 décembre 1793, envoyée à Saumur, puis à Angers où elle échoua dans la prison du Calvaire. Sommairement jugée, comme on l'était à l'époque, elle fut condamnée à mort parce que catholique, et exécutée au Champ de Martyrs d'Avrillé, au nord d'Angers, le 16 avril 1794.
Plus haut sur le même côté de la rue du Devau, au n°25 (ci-dessus), s'élève une belle demeure bourgeoise construite en 1775 par un riche négociant choletais. Madame Cesbron-Descrance, née Rose Hérault, y vivait en 1793. Veuve depuis deux ans, elle vit son fils rejoindre l'insurrection vendéenne. Il sera officier d'état-major dans la Grande Armée catholique et royale. Les secours apportés par la pieuse femme aux prêtres réfractaires lui valurent d'être dénoncée lors de la prise de la ville par les Bleus. Conduite à Angers, elle y fut elle aussi condamnée à mort et guillotinée le 22 mars 1794.
L'hôtel Cesbrons-Descrance et la plaque posée en 1993
Les plaques commémoratives les signalent toutes les deux parmi les victimes de la Terreur, béatifiées par le Pape Jean-Paul II le 17 février 1984, bien que seule Perrine Pottier figure dans ce martyrologe.