Abrogé par Napoléon en 1805, le calendrier républicain fut remis à l’honneur par les communards au cours du mois de mai 1871. Son usage prit fin dans le chaos de la Semaine sanglante, le mercredi 24 mai de cette funeste année. La Commune de Paris se fit l’héritière directe de la Révolution française. Elle en endossa tous les oripeaux, instaurant par exemple un Comité de Salut public et rétablissant le calendrier républicain. 1871 devint par conséquent l’an LXXIX, plus couramment noté 79 dans les actes officiels.
Sa première mention apparaît le 5 mai, soit le 16 floréal an 79, dans un arrêt du Comité de Salut public hautement symbolique, puisque son article premier ordonnait que la chapelle expiatoire de Louis XVI fût détruite. Les communards voulaient rejouer 1793 ; ils n’en auront fort heureusement pas le temps.
Les dernières mentions du calendrier républicain sont souvent datées du 23 mai – ce qui est le cas, il est vrai, pour les arrêtés du Comité de Salut public. On en trouve pourtant encore le lendemain, 4 prairial an 79, sur deux proclamations émanant du Comité central de la fédération de la garde nationale. Une ultime affiche fut enfin placardée sur les murs des Magasins-Réunis, sur la façade de la rue du Faubourg-du-Temple et dans les rues conduisant à Belleville, ordonnant de « faire détruire toute maison des fenêtres de laquelle on aura tiré sur la garde nationale, et passer par les armes tous ses habitants s’ils ne livrent et exécutent eux-mêmes les auteurs de ce crime ». Au bas du document figure la date du 4 prairial an 79, 9 heures du soir. Le calendrier républicain ne sera désormais plus utilisé, à moins que M. Mélenchon n’accède un jour au pouvoir…
Source : E. Pierotti, Décrets et rapports officiels de la Commune de Paris et du Gouvernement français à Versailles du 18 mars au 31 mai 1871, Paris, 1871.