Qui n'a jamais rapporté chez lui une petite babiole, un souvenir emprunté sur son lieu de travail ? C'est humain. Le docteur Philippe-Jean Pelletan ne fait que succomber à ce petit travers quand, le 9 juin 1795, il empoche le coeur du gamin de la prison du Temple qu'il est en train d'autopsier. Pour faire bonne mesure, il prélève également une touffe de cheveux…

Louis XVII
Les derniers jours de l'orphelin royal font pitié. Depuis quelques semaines, il ne fait que s'affaiblir dans sa geôle. Sa maigreur devient effrayante. Son gardien, Étienne Lasne, s'en inquiète, il réclame la venue du docteur Desault, responsable de la bonne santé du jeune Capet. Mais celui-ci meurt le 31 mai. Il est remplacé le 5 juin par le docteur Pelletan. C'est un ambitieux qui n'hésite pas à se montrer féroce révolutionnaire pour supplanter ses confrères. Médecin à l'Hôtel-Dieu, il est soupçonné de servir d'espion au Comité de sûreté générale pour dresser la liste des victimes à guillotiner à la prison Saint-Lazare.

Quand le gardien du petit Louis lui fait parvenir un billet pour l'appeler au chevet du garçonnet, il ne montre aucun empressement. Il prend sa plus belle plume pour répondre : « Citoyens, l'état du malade ne peut être rendu très inquiétant par les circonstances que vous me détaillez. Quoique je sois extrêmement fatigué de mes travaux du jour, et qu'il soit onze heures du soir, je me transporterais sur le champ auprès de l'enfant si je sçavois lui être de la moindre utilité. » Cela sonne comme une condamnation à mort…

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