Après le coup d'Etat du 18 brumaire, Bonaparte souhaita mettre un terme à une décennie de déchirements et de persécutions dont l'Eglise de France avait été la victime. De longues et houleuses négociations permirent d'aboutir à un accord règlant l'organisation des cultes, le Concordat, signé par les représentants du Premier Consul et du Pape le 15 juillet 1801.

Sans revenir sur la grande Histoire, arrêtons-nous ici à un modeste lieu de mémoire rattaché à cet événement. On trouve sur les hauteurs des Epesses, commune renommée pour son château du Puy du Fou, une étrange chapelle coiffée d'une énorme colonne de granit. Construite en 1855 en l'honneur de la Sainte Vierge, elle répond au dogme de l'Immaculée Conception proclamé par le Pape Pie IX à la fin de l'année précédente.

Croix de la Colonne
Mais c'est à droite de cette chapelle que se cache le petit monument qui nous intéresse aujourd'hui. Celui-ci est formé d'un muret semi-circulaire entourant une plateforme accessible par deux marches, et sur lequel se dresse une croix de granit gravée d'un Sacré-Cœur. Or, d'après la tradition locale, c'est sur cet autel, bâti après que la liberté de culte eut été rendue par le Concordat, qu'aurait été célébrée la première messe aux Epesses. Cette victoire, pour laquelle les Vendéens versèrent tant de sang, s'incarne ici dans un petit édifice très simple, dont il est bon de préserver la mémoire.