C’était il y a 19 ans. Alexandre Soljenitsyne, figure de proue de la résistance aux totalitarismes, inaugurait aux Lucs-sur-Boulogne le Chemin de la Mémoire, en hommage aux victimes vendéennes de la Révolution française.
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Difficile pour la télévision d’Etat de taire l’événement. France 2 s’est donc fendue d’un reportage à regarder, non pas tant pour l’information factuelle qu’il est censé délivrer, mais pour l’angle d’attaque de journalistes toujours prisonniers de la mystique révolutionnaire.
Au-delà des approximations (les Vendéens confondus avec les Chouans pour commencer), la critique épouse une fois de plus les thèses négationnistes qui se sont amplement exprimées à l’époque du Bicentenaire des Guerres de Vendée : on utilise le conditionnel en parlant de la chapelle du Petit-Luc « où auraient été massacrées, le 28 février 1794, 564 personnes par les troupes républicaines » ; on reproche que ne soient pas évoqués « les doutes de certains historiens », sans pour autant rappeler que les hypothèses de ces derniers ont, à cette date, déjà été balayées par des travaux universitaires attestant la réalité des massacres.
Il se dégage de ce reportage une certaine amertume du journaliste, fâché de constater qu’on puisse ainsi ternir l’image de la Révolution française. « Etrange parallèle, étrange message » s’offusque-t-il d’ailleurs, lorsque Soljenitsyne en vient à assimiler celle-ci à son héritière bolchévique, au risque de voir les crimes du communisme déteindre sur notre propre histoire. On sent là l’aigreur du commentateur, outré par un tel blasphème proféré dans cette Vendée qu’il s’empresse de rejeter dans l’arriération où Michelet l’avait enfermée un siècle et demi auparavant : « Comme si la nouvelle de la mort du communisme n’était pas encore parvenue jusqu’en Vendée », conclut-il ; comme si la Vendée vivait encore en retard sur le reste du pays, alors qu’elle s’était libérée la première des fers du mensonge et de l’ignorance.
Lien vers le discours d'Alexandre Soljenitsyne aux Lucs-sur-Boulogne
Quelque chose me dit que ça va encore énerver Bernie...