Mea culpa ! Une plaque a échappé à ma vigilance dans l’inventaire des rues vendéennes de Montaigu. L’une d’elles est en effet dédiée à Louis Charles de Bonnechose, jeune victime de la répression du soulèvement de 1832.

Rue Bonnechose
Louis Charles de Bonnechose est né le 18 avril 1811 au château de la Boulaye, paroisse de Grandchamp-le-Château, en Normandie. Entré à l’âge de dix-sept ans à l’école des Pages de Charles X, il voulut lier son sort à celui des Bourbons, jusqu’à l’exil. Cependant, lorsque des rumeurs de soulèvement se propagèrent à travers les provinces de l’Ouest, il accourut en Vendée pour offrir ses services à Auguste de La Rochejaquelein, le frère cadet de Henri et de Louis. « C’était un beau jeune homme, racontait une vieille femme qui l’avait connu. Nous l’appelions Charles. Il était très aimé des chefs vendéens et des soldats. »

Louis Charles de BonnechoseHabité par les récits de la Grande Guerre de 1793, Charles s’est retiré près de Montaigu, attendant l’heure de l’insurrection. Averti que des soldats de Louis-Philippe rôdent autour de sa demeure, il demande asile à la Goyère, une métairie de Saint-Georges-de-Montaigu où vivent les Gourraud. Mais il ne peut toutefois se dérober bien longtemps aux militaires qui quadrillent le pays. Soudain la maison est cernée. Nous sommes le samedi 21 janvier 1832. Gourraud a à peine le temps de sortir qu’il expire sous les balles. Charles a entendu le coup de feu ; il se précipite, aperçoit un sous-officier qui l’ajuste, tente de s’enfuir en escaladant un échalier quand une balle lui traverse la hanche.

La femme de Gourraud court vers le jeune homme pour le secourir, mais les culottes rouges s’emparent du blessé qu’ils emportent à l’hôpital de Montaigu. C’est là, tyrannisé même sur son lit de mort, que le jeune homme mourra après dix jours de souffrances.

Illustrations : Plaque de la rue Louis Charles de Bonnechose, à Montaigu ; portrait de Louis Charles de Bonnechose en costume de page, extrait de Jacques Crétineau-Joly, Histoire de la Vendée Militaire, Cholet, Pays et Terroirs, tome IV, p. 493.