Conformément au décret de l’Assemblée nationale du 13 octobre 1790, sanctionné le 19, tous les titres que les particuliers, les associations et les établissements de tous genres conservaient depuis des siècles avec un soin religieux furent déposés dans les archives des chefs-lieux de département.

Gaspard MongeLe comte de Laborde a rappelé jadis, dans la Revue de Paris du 1er février 1854, comment ces documents, abandonnés à des soins mercenaires, devinrent bientôt la proie de toutes les passions destructives. Les actes transcrits sur parchemin semblaient avoir une chance d’échapper à ce malheureux sort ; mais, dans un moment de folie patriotique, on les employa à la confection de gargousses : c’est par charretées que les archives de l’Etat envoyèrent aux arsenaux de la République les chartes, les ordonnances royales et les documents les plus anciens de notre histoire.

Une lettre écrite par Monge (portrait ci-contre), pendant son passage au ministère de la Marine (10 août 1792 - 10 avril 1793), confirme ces faits et montre que les arsenaux de la Marine, aussi bien que ceux de la Guerre, utilisèrent les chartes les plus vénérables pour servir d’enveloppes aux projectiles de l’artillerie. Beaucoup d’entre elles disparurent probablement dans les ateliers de nos ports… 

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