L'ancien cimetière de Jallais a triste mine. Situé dans la rue Henri IV, il a été délaissé au profit d'un nouveau terrain aménagé à l'écart du bourg, sur la route de Trémentines, depuis le 1er mai 1987. À ce jour il n'abrite plus que de vieilles tombes éparpillées sur ce qui ressemble à un terrain vague. Tout au fond, une chapelle funéraire résiste au temps. C'est le tombeau de la famille de La Bouëre, un nom resté célèbre dans les annales vendéennes.
Vue actuelle de l'ancien cimetière de Jallais
(au fond à droite, la chapelle funéraire de la famille de La Bouëre)
En jetant un regard à travers la grille d'entrée, on découvre une dalle blanche scellée dans le mur. Les premiers mots sont toujours lisibles : Amand* de Gazeau, Comte de La Bouëre, lieutenant général de l'armée vendéenne 1765-1847 ; au-dessous, son épouse, Antoinette Le Duc, Comtesse de La Bouëre, 1770-1867. Cette dernière nous a laissé des mémoires essentiels pour comprendre l'histoire du soulèvement vendéen dans cette partie des Mauges, la prise d'armes de Cathelineau et de Perdriault, les campagnes de 1793, la situation en Vendée pendant la Virée de Galerne (M. de La Bouëre n'a pas franchi la Loire, afin de poursuivre le combat aux côtés de Pierre Cathelineau), et la deuxième Guerre de Vendée sous les ordres de Stofflet. Cités par quasiment tous les historiens, les Souvenirs de la Comtesse de La Bouëre constituent un document indispensable à toute bibliothèque vendéenne.
La dalle portant les noms d'Amand (et non Armand*) de La Bouëre, officier vendéen,
et de sa femme, la célèbre mémorialiste
Les souvenirs matériels quant à eux semblent bien menacés. De son château ne subsiste qu'une tour ruinée, perdue au milieu des champs, sur la route de La Poitevinière à Jallais. Et de la sépulture de sa famille, que restera-t-il si personne ne se manifeste pour sauvegarder cette chapelle funéraire ?
La chapelle funéraire de la famille de La Bouëre
Le nom de La Bouëre gravé sur le linteau
La grande croix au centre du cimetière, à l'abandon
* Les historiens lui donnent souvent le prénom d'Armand, mais son acte de baptême (23 juin 1765), comme la dalle funéraire, porte bien celui d'Amand (registre paroissial de Marnay, commune de Faye-la-Vineuse, A.D. d'Indre-et-Loire)
