La Vie Quercynoise, hebdomadaire du Lot, a publié hier sur son site internet un article d'histoire sur une grotte difficile d'accès, qui servit de refuge pendant la Révolution. On l'appelle la Crozzo de Perboyre, du nom de Jacques Peybore, un prêtre réfractaire qui s'y cacha.
Le cirque de Vènes, Saint-Cirq-Lapopie. © Jean-Luc Obereiner
Dans sa volonté de rationaliser la société, de mettre fin aux privilèges, de traquer les revenus trop déconnectés du travail, les révolutionnaires de 1790 ont souhaité conserver les activités de l’Église, mais en coulant le clergé dans le moule du fonctionnariat républicain, en le soumettant à l’État, en refusant toute ingérence du pape. En échange d’un salaire les prêtres devaient prêter un serment à la « constitution civile du clergé ». Certains ecclésiastiques le firent, d’autres non, devenant ainsi des hors-la-loi. Le bannissement, parfois la mort, les attendait. Certains s’exilèrent à l’étranger. D’autres résolurent de rester au pays en se cachant.
Ce fut le cas de Jacques Perboyre. Natif de Catus il avait été ordonné prêtre en 1787, et il avait déjà dû se cacher dans la grotte de Villaris, où il avait célébré un mariage… En 1791, âgé de vingt-huit ans, il est vicaire de Saint-Cirq-Lapopie. La Révolution se durcit, il échappe de peu à une arrestation, après que plusieurs habitants de Saint-Cirq ait accusé « ce perfide Perboire qui a desservi cette paroisse en qualité de prêtre, et qui fanatisait clandestinement les âmes faibles ». Désormais, on est en 1793, il doit se cacher. Aucune maison, grange, ou cabane, ne peut offrir de refuge suffisamment sûr. Son sacristain, Jean Rouffies, dit Lacaze, tourneur de son état, l’amène alors à une grotte difficile à trouver, dans les rochers du flanc nord du cirque de Vènes. Profonde d’une dizaine de mètres, son ouverture est étroite, à peine un mètre, et très haute. Elle est voûtée et débouche sur le causse par de minuscules orifices. C’est le palais des courants d’air ! « Tel était l’endroit que Dieu avait ménagé à l’intrépide confesseur de la foi pour le soustraire à la persécution », nous dit un chroniqueur, cent ans plus tard.
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