La commémoration de la libération de Maulévrier (31 août 1944), a rappelé que les troupes allemandes ont occupé cette ville à deux reprises : d’abord à la fin du mois de juin 1940, au moment de l’invasion du pays par la Wehrmacht ; puis durant l’été et l’automne 1942. C’est au cours de cette seconde période que des soldats furent observés dans la forêt de Vezins, près de Chanteloup-les-Bois, alors qu’ils recherchaient le trésor de Stofflet.
La chapelle du Cimetière des Martyrs, en forêt de Vezins
Le général vendéen avait en effet établi un camp dans ce massif forestier impénétrable. Un village de réfugiés des paroisses environnantes s’y était développé sous sa protection, ainsi qu’un hôpital de fortune. Stofflet y enterra, dit-on, son trésor de guerre. Une lettre du général d'Hédouville, mentionnée par l’historien Chassin, l’évaluait à 4 ou 500.000 francs en or ou en argent plus ou moins. Lorsque les Bleus investirent ce repaire des Vendéens en mars 1794, ils dévastèrent le camp, massacrant tous les malheureux qui tombèrent entre leurs mains. Ils ne purent toutefois mettre la main sur les « millions » de Stofflet.
L’un des officiers allemands commandant l’unité basée à Maulévrier en 1942 était le descendant d’un soldat prussien vaincu par les armées de la république à Mayence, raconte André-Hubert Hérault, grand connaisseur de l’histoire de Maulévrier. « Il avait été enrôlé dans les troupes venues combattre les Vendéens et mises en déroute à la bataille de Torfou, en 1793. Déserteur, il s’était engagé dans l’armée vendéenne et aurait suivi Stofflet qui, originaire de Lorraine, parlait allemand. De retour dans son pays, il aurait dit avoir assisté à l’enfouissement du trésor de Stofflet. »
Il semble pourtant que les soldats nazis, comme les républicains, soient rentrés bredouilles de leur chasse au trésor en forêt de Vezins.
Sources :
Ouest-France, édition de Cholet, samedi 30 août 2014 : Le 31 août 1944, jour de libération au pays de Stofflet
Didier Audinot, Trésors enfouis des Guerres de Vendée et de la Chouannerie, L’Étrave, 2002