Lors de son voyage triomphal à travers la Vendée, en juillet 1828, la duchesse de Berry fit une halte aux Quatre-Chemins-de-l’Oie, à l’instar de Napoléon vingt ans auparavant. On jugea alors que ce lieu chargé d’histoire méritait un monument, mais le projet n’aboutit pas.
Le monument des Quatre-Chemins-de-l'Oie (dessin de Fortuné Parenteau)
Le nom de L'Oie a été orthographié « Loix »
Nous étions le samedi 5 juillet 1828. Devant la foule venue nombreuse à sa rencontre comme à chacune de ses étapes vendéennes, la duchesse de Berry, bru du roi Charles X et mère de l’héritier au trône, « posa la première pierre d’un monument destiné à perpétuer le souvenir des victoires qui tant de fois signalèrent la valeur des armées catholiques et royales » (1).
Ce simple oratoire quadrangulaire, de style gothique et de forme élancée, devait être composé de quatre arcs en ogives liés par un entablement, surmontés de petits frontons formant une espèce de baldaquin. Au-dessous s’élèverait une croix de pierre fleurdelysée avec cette inscription gravée sur la face principale du piédestal : « In hoc signo vinces » (par ce signe tu vaincras).
Sur les trois autres faces du même piédestal figureraient des inscriptions rappelant les victoires remportées par les royalistes aux Quatre-Chemins, ainsi que le voyage de Madame qui présida à la construction de ce monument.
Ce dernier ne vit pourtant jamais le jour, malgré une dotation de d’État à hauteur de 3.000 francs. Il faut en chercher la raison dans le changement de régime qui tourna à la défaveur des Vendéens en 1830. Même s’il avait été achevé, les soldats de Louis-Philippe n’auraient pas manqué de le détruire comme ils l’ont fait pour bien d’autres monuments commémoratifs de la Grande Guerre de 1793.
Il ne reste donc aujourd’hui, comme lieu de mémoire aux Quatre-Chemins, que la croix de Royrand, sur la route de Saint-Fulgent (ci-dessous).
(1) Relation du voyage de S.A.R. Madame, duchesse de Berry, dans la Touraine, l’Anjou, la Bretagne, la Vendée et le Midi de la France, Paris, Hivert, 1829, pp. 255-256
L'édifice entouré de marches mesurait 2,90 m2. Le piédestal mesurait 1,70 x 1,70 m.
Quatre pilastres de 2,75 m de haut, supportaient une première galerie couronnée d'une corniche, surmontée d'une seconde galerie mesurant 1,40 m de haut sur 1,50 m de côté.
La description mentionne une statue de la Vierge de 1,20 m de haut (au centre du monument).
Le coût de cette construction s'élevait à 51.012,33 francs.