Les pérégrinations des Amis du Pont-Paillat à travers la Vendée Militaire attirent de plus en plus de participants. Nous étions une vingtaine hier à parcourir les hauts lieux des Guerres de Vendée à Pouzauges et dans les alentours.
Évocation historique devant les vitraux vendéens de Pouzauges (photos Guy Jacob)
On ne pouvait manquer le point de rendez-vous fixé devant le donjon de Pouzauges, dont la silhouette massive domine depuis plus de huit siècles les plus hautes collines du Bocage vendéen. On y perçoit encore dans la lumière glacée de ce matin de décembre les ombres de Mélusine et de Gilles de Rays. Leur souvenir a été évoqué par Richard Lueil et Jacques Chauvet (le régional de l’étape !), mais c’est une autre histoire qui nous a conduits dans la cour du château. Sur une croix de granit, une plaque du Souvenir Vendéen (inaugurée le 26 juin 1977) commémore le martyre de 32 habitants massacrés par les soldats républicains le 30 janvier 1794, le jour où les Colonnes infernales de Grignon et Lachenay s’étaient rejointes à Pouzauges. J’avais pour mission d’en faire le récit.
J’étais aussi chargé des autres étapes de notre visite dans la ville, à savoir les deux églises de Pouzauges. Nous avons gagné la première à pied, par la venelle du pilori. L’église Saint-Jacques date du XIIe siècle pour ses parties les plus anciennes, du XVe pour les éléments gothiques qui allègent ses vieux murs romans autour du chœur. Elle abrite – pour ce qui nous intéresse ici – une splendide verrière réalisée par Roger Degas, maître verrier mortagnais, illustrant des épisodes marquants des Guerres de Vendée. Deux tableaux se rattachent à l’histoire de Pouzauges : le début de l’insurrection en mars 1793 (avec l’église en toile de fond) et les fusillades au château en janvier 1794. Entre les deux, les autres tableaux représentent des scènes célèbres : l’entrée en guerre d’Henri de La Rochejaquelein, le Pardon de Bonchamps, le martyre d’André Ripoche, la messe dans les bois, etc.
Le lieu se prêtait également à l’évocation d’un événement qui suscite toujours le débat parmi les historiens : le massacre de 400 Vendéens dans cette église à la Noël 1793. J’en ai présenté les faits d’après la lettre d’un soldat républicain, source unique de cet événement étrangement perdu dans la mémoire locale, puis j'ai décrit la situation dans la région de Pouzauges en décembre 1793, afin que chacun puisse appréhender les thèses qui s’opposent sur cette question. J’invite d’ailleurs à consulter le travail du Docteur Jean-Maurice Clercq à ce propos : Un massacre à Pouzauges dans la nuit de Noël 1793 ? (à compléter avec l'article de Pierre Gréau et Michel Chatry dans la Revue du Souvenir Vendéen, n°261, décembre 2012, pp. 52-56)
Dans l'église Notre-Dame du Vieux-Pouzauges (photo Guy Jacob)
À la fin de cette visite, un bon café servi aux abords de l’église nous a réchauffés, avant notre départ pour le Vieux-Pouzauges. J’y ai coiffé une dernière fois ma casquette de guide pour évoquer la figure peu recommandable de Dominique Dillon, curé du lieu, pourfendeur de protestants avant 1789, devenu révolutionnaire acharné, persécuteur des prêtres insermentés, avant de se défroquer. Je passe sur ses frasques amoureuses… J’ai préféré parler de Louis Dominique Ussault, officier vendéen de l’Armée du Centre natif de Pouzauges, dont j’ai retracé la biographie. À bien y réfléchir, il mériterait à lui seul une sortie du côté de Saint-Mars-des-Prés !
Pour l’heure, continuons notre promenade en direction de La Meilleraie-Tillay. Mais c’est Richard qui s’en charge sur son blog Chemins Secrets…