Ma promenade dominicale m’a conduit dans la vallée de l’Èvre, dont les méandres enserrent un magnifique paysage de collines boisées profondément découpées dans ce bocage des Mauges. Sous la Terreur, l’endroit servit de refuge aux habitants de Beaupréau et du Fief-Sauvin, un refuge précaire puisque les Bleus les y surprirent avant de les massacrer sur place en février 1794.

Le VigneauLa plaque du Souvenir Vendéen sur la Croix du Vigneau
  

Le Vigneau se situe à l’ouest de Beaupréau, sur des terres adossées à la vallée de l’Èvre. Pendant les Guerres de Vendée, des bois et des taillis de genêts couvraient le coteau jusqu’au bord de l’eau, offrant par l’épaisseur de la végétation et quelques grottes naturelles un asile précieux aux habitants des environs.

Les Bleus finirent, hélas ! par s’aventurer vers le Vigneau aux premiers jours de février 1794. La colonne infernale de Cordelier avait eu maille à partir avec les gars de Stofflet. Un détachement vint à son secours depuis Saint-Florent. Passant par Beaupréau, les soldats républicains boutèrent le feu au château du Vigneau, puis vinrent fouiller les bois alentour. Pris au piège dans cette nasse fermée par la rivière, 150 réfugiés, hommes, femmes et enfants, tombèrent entre leurs mains. Les Bleus les passèrent aussitôt par les armes, précipitant plusieurs de leurs victimes du haut des rochers.

Les monuments en mémoire des Martyrs

Un siècle après, M. de La Vingtrie, propriétaire du Vigneau et maire de Beaupréau, rassembla les ossements des malheureux, que les défrichages des bois et les labours avaient mis au jour. Il les fit inhumer dans un caveau sur le lieu même de leur martyre, et fit ériger au-dessus un obélisque de granit rose de Saint-Macaire, béni par le chanoine Guérinier, curé-doyen de Beaupréau, le 21 février 1894. Une plaque de bronze fixée sur le piédestal porte l’inscription suivante : « À la mémoire des victimes des massacres du Bois du Vigneau, le 2 février 1794 ». M. de La Vingtrie fit également sceller dans le roc, au bord de l’eau, deux croix de fer à l’endroit où les républicains noyèrent plusieurs femmes dans l’Èvre.

Comme l’endroit est difficile d’accès, le Souvenir Vendéen fit poser une plaque, en 1982, sur un autre monument commémoratif situé au bord de la route, face à l’entrée du chemin qui mène au Vigneau. Cette croix de granit rose fut érigée sur la tombe d’un combattant de la Grande Guerre identifié par le fusil et la baïonnette trouvés près de son squelette. Elle fut elle aussi bénie par le chanoine Guérinier en 1894. La plaque de bronze du Souvenir Vendéen fut quant à elle dévoilée le dimanche 20 juin 1982, à l’occasion d’une grande journée organisée autour de Saint-Florent-le-Vieil et de Beaupréau, pour le cinquantenaire de l’association. Elle porte l’inscription : « À la mémoire des habitants de BEAUPRÉAU et du FIEF-SAUVIN massacrés au Vigneau par une Colonne Infernale en février 1794, Souvenir Vendéen 1982 ».
  


Quelques photos de ma promenade :

Le Vigneau 1La Croix du Vigneau (1894) portant la plaque du Souvenir Vendéen (1982)

Le Vigneau 2Panorama sur la vallée de l'Èvre et Le Fief-Sauvin

Le Vigneau 3Sur le chemin du Vigneau

Le Vigneau 5Un lieu préservé, remarquablement boisé…

Le Vigneau 6… et fleuri

Le Vigneau 7La stèle du bois du Vigneau

Le Vigneau 8Sous ce monument reposent les restes des victimes des Colonnes infernales,
massacrées dans le bois du Vigneau en février 1794

Le Vigneau 9La plaque commémorative (1894)

Le Vigneau 10Les gênets couvrent le coteau comme il y a deux siècles

Le Vigneau 11La ferme fortifiée du Vigneau fut la contemporaine des événements

Le Vigneau 12Le château du Vigneau ou des Places, bâti au XIXe siècle
  

Souvenir Vendeen