Le 31 janvier 1793, la Convention décréta la réunion de Nice et de son comté à la République. Un mouvement de résistance ne tarda pas à se développer, alimenté par les persécutions contre les opposants à cette annexion et par les pillages menés par les troupes révolutionnaires. Ses partisans appelés les « Barbets » livrèrent ainsi pendant plusieurs années une véritable guérilla restée dans les mémoires.

Les Barbets 
Au cours de la Révolution française, de nombreux nobles et ecclésiastiques se réfugient à Nice, à l’époque rattachée au Piémont-Sardaigne. Le 29 septembre 1792, la ville est prise par l’armée révolutionnaire française sans combat. Les élections municipales de la même année sont gagnées par ceux qui souhaitent le rattachement du Comté de Nice à la France, rattachement officialisé par la Convention le 31 janvier 1793.

Si, dans la ville proprement dite, les choses se passent correctement, dans le reste du Comté, et particulièrement dans l’arrière-pays niçois, une forte résistance s’organise, mêlant adversaires de la Révolution française, adversaires de l’annexion, catholiques fervents et, selon de nombreux historiens, réels brigands, dans ce qu’on a appelé les « Barbets » […]

Pendant toute cette période, les Barbets s’organisent et obligent l’armée française et les partisans de l’annexion à de nombreuses opérations de représailles. Du fait des maladresses de ces représailles, des réquisitions, voire des pillages de l’armée française chez les petits paysans et éleveurs des vallées, ils y trouvent un fort soutien des populations. En 1796, une troupe de Barbets, une centaine, prend les villages d’Utelle et de Villars, pille les républicains et réquisitionne, ou rançonne, les deux villages.

En 1800, une coalition de Barbets remonte les vallées du Haut-Pays et organise une « terreur blanche », terrorisant les républicains et les partisans de l’annexion, torturant, tuant, rançonnant, pillant.

Jusqu’au retour de Nice dans le giron piémontais à la chute de l’Empire, des bandes, la plupart du temps de quelques hommes, vont exercer dans l’arrière-pays, s’attaquant autant aux patrouilles de soldats français que rançonnant voyageurs et commerçants. L. Ripart rajoute cependant, qu’en 1804, « À la veille de la proclamation de l’empire, les barbets contre-révolutionnaires ont désormais disparu, pour laisser la place à un brigandage résiduel, qui ne conserve plus aucune connotation politique ».

Cet épisode du premier rattachement de Nice à la France, après de nombreuses péripéties, se terminera par les Traités de Paris (1814 et 1815) rendant le Comté de Nice au Royaume de Piémont-Sardaigne, jusqu’à l’annexion définitive de 1860.

Ces événements, vont donner lieu à maintes histoires. Au cours du XIXe siècle lors des veillées dans les campagnes de l’arrière-pays, la légende enjolivée des Barbets, moitié bandits d’honneur, moitié patriotes nissarts, se bâtit. Et nombreux sont ceux, qui, avec pelles et pioches, ont exploré toutes les grottes de l’arrière-pays niçois pour essayer de trouver les supposés trésors qu’y auraient caché les Barbets.

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