La congrégation des Missionnaires montfortains a ouvert début août les portes de la Maison longue pour quelques visites guidées. C’est dans cette sobre bâtisse que s’établirent à partir de 1720 les premières Filles de la Sagesse. On y trouve aujourd’hui un petit musée du Père de Montfort.

La Maison longuePortrait de Marie-Louise Trichet, co-fondatrice des Filles de la Sagesse ;
la Maison longue, côté cour, avec la basilique du Père de Montfort à l'arrière-plan.
Depuis 1964, la Maison Longue abrite un musée dédié à la famille montfortaine.
 

La « Maison longue » borde l’étroite rue qui mène à la basilique de saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Le passant prête peu attention à sa façade dépouillée, ignorant bien souvent que ce bâtiment fut le premier siège des institutions montfortaines. On y accède par un porche, plus haut dans la rue Jean-Paul II (1). L’endroit est rarement ouvert au public. Il ne faut donc pas manquer l’occasion d'une visite lorsqu’elle se présente, d’autant que l’accueil est limité à une douzaine de personnes.

En 1720, quatre ans après la mort du Père de Montfort, Marie-Louise Trichet cherchait à établir la petite communauté que tous les deux avaient fondée. Ne pouvant concrétiser ce projet à La Rochelle ou à Poitiers, elle fut guidée par la Providence vers le tombeau du saint missionnaire, à Saint-Laurent-sur-Sèvre. Marie-Louise reçut en effet de Madame de Bouillé (2), une généreuse bienfaitrice que le Père de Montfort avait guérie, cette maison (3) où elle s’installa au mois de juin 1720. Les premières religieuses vivaient à l’étage, pour consacrer le rez-de-chaussée à l’école et à l’hospice qu’elles administraient.

La maison devient rapidement trop exiguë pour le développement de la jeune congrégation. Elle fut donc échangée peu après avec une demeure appelée « le Chêne vert », que Madame de Bouillé avait achetée en 1721 pour les frères de la Compagnie de Marie (ancêtres des Missionnaires montfortains), mais que ces prédicateurs itinérants n’occupaient que l’été. Ceux-ci resteront dans cette Maison longue jusqu’en 1788, avant de déménager dans le grand bâtiment à trois étages appelé « le Saint-Esprit » (4).
  


Voici quelques images de la visite d’hier soir :

La Maison longue 1Vestige de l'ancienne église paroissiale de Saint-Laurent-sur-Sèvre
(cette église s'élevait autrefois à l'emplacement de la basilique)

La Maison longue 2Carte des missions de saint Louis-Marie Grignion de Montfort

La Maison longue 3Portrait du Père de Montfort pour un projet de vitrail

La Maison longue 4Un portrait du Père de Montfort et son épitaphe

La Maison longue 5Fac-similé du « Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge »

La Maison longue 6Les œuvres du Père de Montfort en une décennie de missions

La Maison longue 7L'agonie du Père de Montfort, dessin pour un projet de vitrail

La Maison longue 8La première cloche de la Sagesse

La Maison longue 9Statuette de Marie-Louise Trichet
  


Notes :

(1) Le 16 mai 2009, le Souvenir Vendéen a dévoilé près du porche des Missions montfortaines une plaque à la mémoire des Sœurs de la Sagesse, des médecins et chirurgiens qui se dévouèrent ici aux blessés blancs et bleus pendant les Guerres de Vendée.

(2) Madame de Bouillé habitait au château de la Machefolière, à La Renaudière, un nom familier pour les Amis du Pont-Paillat qui ont visité le Moulin de la Colle, tout proche du château, le 14 juillet dernier. Elle était parente avec Henri François de Racappé, marquis de Magnanne, un proche du Père de Montfort qui mourut à Saint-Laurent-sur-Sèvre en 1750. La visite de la Maison longue passe d’ailleurs par la cellule où il vécut à la fin de sa vie.

(3) La maison abritait avant cela des tisserands et des cordiers. On peut voir au premier, dans un mur séparant deux pièces, un trou qui permettait de tresser les cordes sur la longueur de l’étage.

(4) C’est dans ce bâtiment que fut établi le plus grand hôpital militaire de la Vendée insurgée. Les soins étaient prodigués indistinctement aux combattants royalistes et républicains par les Filles de la Sagesse.