Le Prix Charette 2016 a été attribué au roman historique de Franz-Olivier Giesbert, L’arracheuse de dents. Il sera remis à l’auteur jeudi prochain, 8 septembre 2016, dans le cadre du Refuge de Grasla, aux Brouzils.

Arracheuse de dentsLa lecture du résumé de l’éditeur laisse pantois : l’héroïne de ce roman semble avoir vécu mille vies et rencontré tous les grands hommes qui ont écrit l’histoire d’un siècle. Car cette étonnante Lucile Bradsock a bien 99 ans quand elle rédige ses incroyables mémoires. Et l’âge ne l’a pas rendue moins farouche, ni moins truculente.

Ce n’est pas la Révolution française qui a décidé du destin de cette jeune normande née dans les années 1770, mais plutôt ses talents de dentiste, qu’elle a acquis d’un disciple de Pierre Fauchard, le précurseur de l’ondotologie moderne. Cet art de soigner les caries lui a ouvert toutes les portes… et les bouches les plus illustres. Cependant, plus que les chicots de Robespierre, c’est davantage son portrait au vitriol qu’on appréciera avec un plaisir à peine dissimulé. Notre arracheuse de dents a le langage fleuri et n’y va pas de main morte quand elle décrit le Paris révolutionnaire envahi par l’odeur de la mort et du sang. Révoltée par l’arbitraire de la Terreur, elle entend bien régler leur compte à toutes les fripouilles qui croiseront son chemin, qu’elles viennent de ce vieux monde exsangue, ou de cette jeune Amérique vers laquelle Lucile s’embarque pour sauver sa peau à l’aube du XIXe siècle. Elle y passera le reste de sa longue vie, une vie tumultueuse marquée par les deuils, les trahisons et les guerres, la traite des Noirs qui lui fait horreur, et le massacre des Indiens auquel elle assiste dans les rangs de l’armée de Custer – encore une de ces célèbres crapules que notre héroïne remet à sa juste place. Son caractère bien trempé et sans concession lui aura laissé peu de répit. Elle aura eu malgré tout assez de temps pour rédiger ses souvenirs, avec un ton aussi libre et déchaîné que le fut son destin d’aventurière.
  


Le Prix Charette récompense chaque année « un auteur et une œuvre, dont le style, la narration, les idées et le thème sont animés par un esprit de liberté et d’indépendance qui caractérise le tempérament vendéen ». Pour cette 10e édition, il sera remis à Franz-Olivier Giesbert le jeudi 8 septembre 2016, à 17h30, au Refuge de Grasla (près des Brouzils, en Vendée). Avant cela, l'auteur se prêtera aux dédicaces pour celles et ceux qui le souhaitent, de 16h00 à 17h30.

Franz-Olivier Giesbert, L’arracheuse de dents, Gallimard
paru en mars 2016, 448 pages, 21 €
 


Franz-Olivier Giesbert : "L'arracheuse de dents" par franceinfo

  
Les autres titres en compétitions pour le Prix Charette étaient :

  • Au service du Roy, un amiral sablais dans les guerres de Vendée, par Yvon Marquis (Geste Éditions)
  • Les nouvelles aventures d'Arsène Lupin : Les Héritiers, de Benoît Abtey et Pierre Deschodt (XO Éditions)
  • Le Balafré, un gentilhomme sous la Révolution, de Jacques de Mandat Grancey (Éditions IBAcom)