L’Association de la Durbelière, à Saint-Aubin-de-Baubigné, est créée, comme nous l'avons appris hier. Cet été, elle animera le château qui a vu naître Henri de La Rochejaquelein. Les bénévoles ont commencé des travaux d’entretien. Le Courrier de l'Ouest a publié ce matin un grand article à ce sujet dans son édition des Deux-Sèvres.
Le château de la Durbelière, à Saint-Aubin-de-Baubigné, n’est plus qu’une ruine. Et depuis très longtemps, depuis 1794… Mais il a conservé un cachet particulier. Y règne une ambiance bucolique, romantique et même étrange. Les visiteurs les plus imaginatifs pourraient presque voir l’ombre d’Henri de La Rochejaquelein, général de l’Armée catholique et royale pendant les Guerres de Vendée, se faufiler le long des murs en pierre !
« Le site gagne à être connu », dit le maire délégué de Saint-Aubin-de-Baubigné, Yves Chouteau. Une association s’est constituée, l’Association de la Durbelière, présidée par Laurent Marolleau, pour faire sortir de l’oubli ce site classé Monument historique et appartenant à un propriétaire privé. Elle organisera, cet été, plusieurs visites : le 29 août dans le cadre des rendez-vous de l’Agglo et le 17 septembre à l’occasion des Journées du Patrimoine.
« La tour carrée est en péril »
D’autres projets mûrissent. « Pourquoi ne pas imaginer, un jour, un jardin, pour multiplier les raisons de venir à la Durbelière » dit Laurent Marolleau. Mais avant, de gros travaux d’entretien sont nécessaires. « Les toitures des communs ont été refaites. Une façade du château a été consolidée mais, depuis plus de dix ans, rien n’a été fait », explique Yves Chouteau. Un des objectifs de l’association est de recueillir des fonds pour lancer des chantiers.
Les douves, toujours en eau, ont besoin d’un bon curage. « La tour carrée, où est né Henri de La Rochejaquelein, est en péril. Son renforcement, avec celui des souterrains, avait été estimé, voilà cinq ans, à 130 000 € », précise Laurent Marolleau. Le président ne manquera pas de solliciter la Direction régionale des affaires culturelles. 20 % du coût de la restauration reviennent normalement au propriétaire.
D’ores et déjà, l’association, qui compte 25 membres, envisage de remettre en état le petit patrimoine comme un four à pain et un pigeonnier. Mais les bénévoles se sont déjà retroussé les manches pour des opérations de débroussaillage. « Tout sera propre pour le 29 août », assure le maire délégué. Déjà, les promeneurs ont, sans aucun doute, constaté le changement. Le site, bien qu’une propriété privée, est ouvert au public. Une ouverture avec, cependant, des interdictions comme d’emprunter les escaliers trop dangereux.
Enfin, Yves Chouteau souligne que « toutes les personnes qui ont du temps, des idées, des relations pour faire avancer les dossiers, sont les bienvenues ».
Article de Michel Fradin pour Le Courrier de l'Ouest
La création de l’association de La Durbelière coïncide avec la parution d’un roman sur le lieu où est né Henri de La Rochejaquelein. Son auteur, Armand Bérard, étudiant en histoire à La Roche-sur-Yon, a peint « une fresque historique romancée, celle de la famille de Rorthais, au tournant d’un Ancien Régime revisité, peu de temps avant que n’éclate la Révolution française ». À travers ce récit haut en couleur, c’est le rêve d’une époque à jamais révolue, faite d’honneur et de panache, que l’auteur nous fait partager, écrit son éditeur, les Éditions Pays et Terroirs de Cholet.
Armand Bérard dédicacera son ouvrage samedi 6 mai 2017, de 10 à 12 heures, au Relais de Baubi, à Saint-Aubin-de-Baubigné, et samedi 13 mai, à l’Office de tourisme de Bressuire. Ce livre connaîtra une suite. L’auteur présentera cet été le tome II.
Classé Monument historique
En 1679, la Durbelière, à Saint-Aubin-de-Baubigné, propriété de la famille de Rorthais, est transmise par alliance à la famille du Vergier de La Rochejaquelein. Henri de La Rochejaquelein y est né le 30 août 1772. Le généralissime de l’Armée catholique et royale pendant les Guerres de Vendée y prononce en 1793, sa célèbre phrase : « Si j’avance, suivez-moi ; si je recule, tuez-moi ; si je meurs, vengez-moi ». Il est tué au combat en 1794, à l’âge de 22 ans [NDLR : 21 ans], et ne verra donc pas l’Armée catholique et royale être décimée [NDLR : il a assisté à l'agonie de cette armée outre Loire en décembre 1793]. En 1793 et 1794, le château est incendié à cinq reprises par les troupes républicaines [NDLR : surtout le 4 juillet 1793 sur l’ordre de Westermann]. Il n’a jamais été véritablement restauré. Inscrit à l’Inventaire des Monuments historiques en 1927, il est classé en 1993 [NDLR : en 1996]. Outre son Intérêt historique, « il constitue par son plan, la qualité des détails architecturaux, un des plus intéressants édifices du début du XVIIe siècle en Poitou ».