Le blog généalogique Degrés de parenté, que nous avons visité le 3 mai dernier, nous emmène aujourd’hui sur la piste de François Maitreau, un habitant de Concourson (Anjou), dont nous apprenons la mort brutale à Coron au tout début de l’année 1794, une dizaine de jours avant que les colonnes de Turreau n’entament leur marche infernale.
Détail du registre d'état civil de Coron (NMD 1792-AN X vue 49/174)
Voici un extrait de l'article :
Nous sommes le 9 mai 1797. Anne Maitreau et son frère André sont accompagnés de trois témoins, habitants de Coron : Charles Maret, maçon de soixante-deux ans, son fils Charles, vingt-et-un ans, et Pierre Serisier, tisserand, le seul des trois capable de signer. La suite du texte explique leur présence (je respecte l’orthographe du scripteur) :
« … le vingt un nivose de l’an deux (vendredi 10 janvier 1794), sur les deux heures de l’après midy ils ont été instruits par la clameur publique qu’il gissait un cadavre sur la routte de Coron à Vezins près le petit bois de la Roche, alors s’y étant transportés, ils ont reconnus que c’était le corps du dit citoien François Maitreau père des dits André Maitreau et Anne Maitreau femme Renard… »
Quelques lignes plus loin : « et ont reconnus qu’il avait été atteint d’une balle dans l’œil gauche qui luy a sorti par l’oreille droitte qu’il a receu par les insurgés de la Vendée. »
François Maitreau avait quarante-sept ans, lorsque son existence fut ainsi brutalement interrompue.
Dans un premier temps, j’avais cru comprendre qu’Anne Maitreau et son jeune frère André, à l’époque âgé de huit ans, s’étaient rendus sur les lieux pour y reconnaître le corps de leur père. Mais une lecture plus attentive de leurs fiches respectives dans ma base de données me fait changer d’avis.
Le matin de ce funeste 10 janvier 1794, Anne était en train d’accoucher à l’Auvernière, commune de Concourson, à plus de vingt kilomètres des lieux du drame…
Rappelons que François Maitreau était un acheteur de bien national (on l'a vu lors de la vente de la métairie des Rochettes à Concourson en 1791). A-t-il cru qu'il pouvait s'aventurer sans risque dans les Mauges après l'anéantissement de l'armée vendéenne en décembre 1793 ?
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