Le Courrier de l’Ouest a reproduit dans son édition de dimanche un article de L’Intérêt Public publié en mai 1898 après la violation des sépultures du comte de La Bouëre, officier de la Grande Armée catholique et royale de 1793 à 1796, et de son épouse, la célèbre mémorialiste vendéenne.
Article du Courrier de l'Ouest, édition de Cholet, dimanche 5 juin 2017
Quatre des cinq tombeaux qu’abritait la chapelle du château de la Grande-Bouère ont été détruits en mai 1898. Les cercueils ont été ouverts, les cadavres fouillés. Les coupables recherchaient des bijoux.
Dans ses colonnes du 22 mai 1898, le journal du Choletais L’Intérêt Public relate les violations dont ont fait l’objet les sépultures des comtes et comtesses de La Bouëre, dans la chapelle de leur château.
« L’antique château de la Grande Bouère, situé à 3 kilomètres de Jallais, à droite de la route qui conduit à La Poitevinière, vient d’être le théâtre d’un crime abominable.
« Tout près du château, depuis longtemps inhabité et qui appartient à Mme la comtesse Bathilde de Cases, actuellement à Paris, se trouve une vieille chapelle funéraire en ruine dont le caveau fermé par une porte en chêne, également délabrée, renferme cinq tombeaux en brique, ceux de M. Amand Gazeau comte de La Bouëre, de Madame la comtesse douairière de La Bouëre, de Mme Gertrude de Coriolis, comtesse de La Bouëre, de Mlle Élisabeth de La Bouëre, morte à 25 ans, et de Mlle Marie-Thérèse de La Bouëre, morte à 15 ans en 1867.
« Des malfaiteurs se sont introduits dans le caveau dans la nuit du 14 au 15 mai dernier, et ont ouvert quatre cercueils après avoir démoli les maçonneries qui les enveloppaient. Les planches supérieures des cercueils en chêne avaient été soulevées à l’aide d’un ciseau à froid dont les pesées restaient très apparentes, puis les voleurs avaient pratiqué dans les feuilles de plomb de larges ouvertures à travers lesquelles ils ont pu fouiller les cadavres. Seul le cercueil de Mlle Marie-Thérèse de La Bouëre n’a pas été touché. On croit que les misérables n’ont pas dû voler grand-chose car, raconte-t-on dans le pays, les cadavres ne devaient pas porter de bijoux de prix. C’est le lendemain qu’une dame Gauthier de La Poitevinière, qui se trouvait en promenade avec ses enfants de ce côté, s’aperçut du crime. En passant devant le caveau, elle trouva la porte ouverte, s’approcha et vit les cadavres au milieu des tombeaux démolis. Elle courut avertir le fermier voisin qui habite à une centaine de mètres de là. Celui-ci se rendit aussitôt à la gendarmerie de Jallais qui accourut à la hâte faire les premières constatations. Il est impossible de relever le moindre indice qui permettre de mettre la justice sur les traces des coupables. »