Les Amis du Pont-Paillat ont rejoint le Souvenir Vendéen hier après-midi à Saint-Florent-le-Vieil, pour rendre hommage à Jacques Cathelineau, mort dans ce haut lieu des Guerres de Vendée le dimanche 14 juillet 1793. Mais leur journée de mémoire a commencé dès le matin dans le Loroux, sur les pas d’André Ripoche, Martyr de la Croix.
Photo souvenir devant le calvaire d'André Ripoche à La Chapelle-Heulin
Niché entre la Loire, la Divatte et les marais de Goulaine, le petit pays du Loroux concentre un grand nombre de sites historiques vendéens. Les Amis du Pont-Paillat en ont choisi deux pour leur première excursion dans cette partie de la Vendée militaire, deux sites marqués par le souvenir d’André Ripoche : Le cimetière de La Chapelle-Heulin et le village du Bas-Briacé.
Ripoche et de Bruc au cimetière de La Chapelle-Heulin
Nous étions une quinzaine de participants – quelques-uns fièrement costumés – au point de rendez-vous fixé à 10h au cimetière de La Chapelle-Heulin. Gérard Biteau a eu la gentillesse de nous rejoindre pour nous présenter le monument funéraire de la famille de Bruc, qui a fourni deux valeureux officiers aux armées vendéennes. Il nous en a raconté l’histoire et expliqué le travail de sauvegarde et d’entretien du petit patrimoine, auquel il se voue depuis des années avec son association S.O.S. Calvaires Saint-Vincent-des-Vignes. La grande croix du cimetière, entièrement restaurée il y a quinze jours, constitue le dernier chantier de cette équipe de bénévoles aussi dévoués que talentueux. Espérons que les défenseurs de la mémoire vendéenne en feront de même pour la tombe de M. de Bruc…
C’est aussi dans ce cimetière qu’André Ripoche aurait été inhumé, comme le rappelle la plaque du Souvenir Vendéen posée sur le calvaire à l’angle de l’enclos. Il existe plusieurs monuments, croix, plaques et vitraux qui perpétuent à travers le Loroux l’histoire de son martyre. Ce drame eut lieu le 8 mars 1794, lorsque les Bleus surprirent les habitants du Bas-Briacé. Ils les rassemblèrent devant la croix au centre du village et ordonnèrent à André Ripoche de l’abattre. L’homme feignit d’obéir, demanda une hache et fit soudain volte-face en menaçant les soldats républicains s’ils s’approchaient de la croix. Ceux-ci hésitèrent, puis finirent par se jeter sur le Vendéen qu’ils frappèrent avant de le torturer. Après maints supplices, ils l’attachèrent à la queue d’un cheval et le traînèrent sur le chemin de La Chapelle-Heulin. André Ripoche expira à l’approche de ce bourg, à un endroit marqué aujourd’hui par une croix de granit (récemment entrenue par l’équipe de Gérard Biteau).
Rassemblement devant le tombeau de la famille de Bruc,
près de la grande croix restaurée par S.O.S. Calvaires
Gérard Biteau présente le portrait de M. de Bruc, officier vendéen
Le tombeau de la famille de Bruc
Derrière la grille, le nom gravé de M. de Bruc, officier vendéen
À La Chapelle-Heulin, le calvaire de Ripoche et la plaque du Souvenir Vendéen
Le souvenir de Ripoche au Bas-Briacé
Nous avons quitté ce cimetière pour suivre cette route du Martyr de la Croix, jusqu’au village du Bas-Briacé (sur la commune du Landreau), afin de découvrir le calvaire d’André Ripoche, entièrement restauré à la fin de l’année 2016, et dire une prière à la mémoire du Vendéen. Nous nous sommes ensuite rendus – par un chemin détourné… – au lieu-dit le Paradis, où l’on peut encore voir le four à pain de sa maison natale. La plaque du Souvenir Vendéen qui la signalait depuis 1964 a malheureusement disparu lors de travaux dans la maison voisine. Nous avons achevé cette visite en passant par le monument érigé pour le bicentenaire de la mort d’André Ripoche, qui dessine dans le métal la silhouette du héros vendéen, brandissant sa hache pour protéger la croix.
À la découverte du village du Bas-Briacé
Le calvaire d'André Ripoche restauré par la commune du Landreau
La plaque du Souvenir Vendéen (1964)
André Ripoche défend la croix jusqu'à la mort (vitrail de Sainte-Gemme-la-Plaine)
Entre La Chapelle-Heulin et le Bas-Briacé,
une croix de granit marque l'endroit où expira André Ripoche.
En route vers Saint-Florent-le-Vieil
Pressés par le temps, nous n’avons pu pousser notre promenade historique jusqu’à l’île du Recoin. Il était déjà l’heure de gagner La Boissière-du-Doré pour notre déjeuner traditionnel à l'Auberge des Brigands. On ne saurait trop recommander cet établissement, tant pour la qualité de sa cuisine locale, l’accueil chaleureux du chef et de son épouse – costumés eux aussi – mais aussi pour la bonne fréquentation de cette table, puisque nous avons eu la surprise d’y retrouver deux Enfants de Charette !
Pour l’après-midi, nous avons rejoint le Souvenir Vendéen à Saint-Florent-le-Vieil, afin de nous associer à l’hommage rendu à Jacques Cathelineau, le premier généralissime de la Grande Armée catholique et royale, et de découvrir l'exposition sur Bonchamps et David d'Angers, présentée dans l'abbaye. Le compte rendu est en ligne sur le site de l’association.
Exposé de Patrick Garreau sur le grand « choc » de Chemillé (11 avril 1793) au début de la cérémonie du Souvenir Vendéen en hommage à Jacques Cathelineau
Amis du Pont-Paillat et Cœurs de Chouans devant le tombeau
de Jacques Cathelineau et de son fils
La plaque commémorant la mort de Jacques Cathelineau
Sur le chemin de l'abbaye, arrêt devant la maison qui abrita le comité révolutionnaire de Montglonne (nom de Saint-Florent-le-Vieil sous la Terreur)
L'arrivée sur la place d'armes, l'épicentre de l'insurrection vendéenne
Arnaud, aussi à l'aise à Saint-Florent que dans les ruines de la Durbelière…
Patrick, un vrai Chouan venu du Morbihan, visite l'abbaye où furent enfermés les 5.000 prisonniers républicains graciés par Bonchamps le 18 octobre 1793.
Aperçu de l'exposition Bonchamps et David d'Angers
Richard Lueil a publié un compte rendu très illustré de cette journée sur son blog Chemins Secrets.