Notre visite commencée à l’église de La Séguinière se poursuit en descendant vers la Moine sur un chemin foulé par le Père de Montfort en 1713 et 1715.

004Le vieux pont par lequel le Père de Montfort est arrivé à La Séguinière en 1713
   

Bâti au XVe siècle sur la route de Cholet à Montaigu, le vieux pont de La Séguinière est resté le seul point de passage – en dehors des gués – jusqu’au milieu du XIXe siècle. C’est par là que le Père de Montfort est arrivé en mai 1713, accueilli par le curé Keating ; c’est aussi entre ces parapets que passa la Grande Armée catholique et royale, avec ses milliers de combattants, ses cavaliers, ses convois de canons et de munitions, toute la journée du 18 septembre 1793, dans un branle-bas indescriptible. Le lendemain, les Blancs remportèrent à Torfou l’une de leurs plus éclatantes victoires.

002Le vieux pont du XVe siècle a été entièrement restauré en 2014 
comme on peut le voir sur le site de la mairie de La Séguinière

003Les arches en ogive enjambent la Moine depuis plus de cinq siècles. 
   

Un souvenir des « marches communes »

Restauré en 2014, le vieux pont n’est pas visible depuis les rives voisines, toutes fermées par des propriétés privées. Pour admirer ses arches en ogive, il faut se rendre sur un autre pont de bois, aménagé en aval. En chemin, arrêtons-nous au logis de la Marche. Cette demeure était la résidence du bailli, l'agent de l’autorité seigneuriale.

Elle devait son nom à la « marche », ce territoire au statut administratif et fiscal particulier, qui séparait l’Anjou du Poitou. Un long cordon de « marches communes » ou de « marches avantagères » tracé au Moyen-Âge bordait en effet les frontières de la Bretagne, du Poitou et de l’Anjou, depuis l’île de Bouin jusqu’au Saumurois. La création des départements les abolit en 1790. Mais on en trouve encore la trace à Saint-André-de-la-Marche, commune voisine de La Séguinière. 

005Le logis de la Marche

007Bâti au XVe siècle, le logis a subi quelques modifications au XIXe.

008Une girouette au sommet d'une tour du logis
   

Au tout début du XVIIIe siècle, le logis de la Marche appartenait aux demoiselles de Beauvau, comme le château de la Treille aux portes de Cholet. C’est là que le Père de Montfort fut hébergé lors de ses deux missions de 1713 et 1715 à La Séguinière.

L'arceau du Père de Montfort

Face au logis, la croix d’un arceau émerge d’une haie touffue. Un trou percé dans l’épaisse végétation laisse entrevoir une statuette du Père de Montfort. C’est tout ce qu’on peut découvrir de cet oratoire malheureusement caché dans une propriété privée.

009L'arceau du Père de Montfort caché derrière la haie

010Un trou est percé dans la haie pour voir la statuette du Père de Montfort 

011Un petit pont de bois… 

012… offre un joli panorama sur l'église et le vieux pont de La Séguinière

013Le curieux clocher de l'église

014Des couleurs qui rappellent le Parc oriental de Maulévrier…
(rappelons que c'est la Moine qui traverse ce Parc)

015Une borne Michelin restaurée 

   
La « fontaine des morts »

Le chemin nous ramène vers la Moine, que nous franchissons par un petit pont de bois peint en rouge, d’où se dévoile un beau panorama sur la rivière, l’église et le vieux pont ogival. De là, nous remontons le coteau jusqu’au cimetière. Marquons un arrêt devant la « fontaine des morts ». Ce petit monument fut érigé sur une source naturelle qui jaillit d’une grande faille rocheuse, visible derrière la grille basse. Rebâti en briques au XIXe siècle, il a été surmonté d’une niche abritant une statue du Père de Montfort, entièrement peinte il y a quelques années à l’occasion de la restauration de cette fontaine.

016La « fontaine des morts » et la statue du Père de Montfort

017Une statuette de la Vierge protège la source derrière la grille.
   

Nous longeons le mur du cimetière jusqu’à la chapelle qui le prolonge à son angle sud-ouest. Ce haut lieu de la mémoire montfortaine est l’objet de notre prochaine étape : Notre-Dame-de-Toute-Patience
   


Sur les pas du Père de Montfort à La Séguinière : 
1. L'église
2. Du vieux pont à la fontaine des morts
3. La chapelle Notre-Dame-de-Toute-Patience
4. Des faux sauniers aux Guerres de Vendée
   

La Seguiniere