Comme l’an dernier, une marche était organisée hier dans les rues du Vieux Mans en mémoire des victimes tombées par milliers au cours des combats et des massacres qui ensanglantèrent la ville à la mi-décembre 1793.
Photo souvenir sur les marches de l’église Saint-Benoît
Piloté par la section locale du Souvenir Vendéen, le comité chargé de l’organisation avait fixé le point de départ de la marche au sortir de la messe à l’église Saint-Benoît (sous laquelle repose une partie des victimes). Les participants un peu moins nombreux que l’année dernière, probablement à cause de la tempête du matin qui a dû en dissuader de venir, ont suivi un itinéraire passant près du site du pont Perrin, seule échappatoire des Vendéens pour fuir le carnage dans la vieille ville, et par la cour d’Assé où se trouve une plaque rappelant le drame de ces journées de décembre 1793.
La marche dans les rues typiques du Vieux Mans
Étape à la cour d’Assé, devant la plaque en mémoire
des victimes des massacres de décembre 1793
La marche s’est poursuivie vers la cathédrale, jusqu’aux Jacobins plusieurs charniers datant de cette époque furent exhumés en 2009. Ce fut là le temps fort de la commémoration, avec prières et recueillement pour tous les malheureux qui trouvèrent la mort pendant ces heures tragiques de la Révolution, restées trop longtemps occultées.
L’arrivée dans l’allée des Veuves sous laquelle reposent encore
des victimes des massacres de 1793
Henri Baguenier Desormeaux localise les charniers découverts en 2009…
et ceux qui n’ont pas été exhumés.
Dépôt de lis au pied de la croix
La suite de la journée s’est déroulée à la Chambre de Commerce et d’Industrie bâtie au XIXe siècle à la place de l’hôtel de Labiche. C’est ici que siégeait l’état-major vendéen commandé par Henri de La Rochejaquelein. Les fenêtres du premier étage ouvraient largement sur la place de la République, ancienne place des Halles sur laquelle se situe la fameuse scène de la bataille du Mans peinte par Jean Sorieul. Henri Baguenier Desormeaux, principal organisateur de la journée, en a fait de récit depuis le balcon. Il l’a prolongé à l’intérieur du grand salon en évoquant les fouilles menées aux Jacobins il y a douze ans.
La place de la République, ancienne place des Halles, théâtre des combats de 1793
Henri Baguenier Desormeaux sur le balcon dominant la place de la République, ancienne place des Halles, théâtre des combats de décembre 1793
Dans le grand salon de la CCI, le déjeuner et les conférences
Plusieurs auteurs se sont succédé dans l’après-midi, à commencer par Jean-Yves Bouchaud qui tenait la principale conférence avec ses Mémoires de guerre d’un paysan vendéen, et qui ne pouvait manquer de parler également des reliques de la cathédrale du Mans qu’il a retrouvées dans la cure de Champtoceaux.
Parmi les autres intervenants, signalons Jean-Claude Guignard pour le roman de René Charrier, Marie-Jeanne la Vendéenne qui nous plonge de manière si authentique dans la vie paysanne à la veille de la Révolution et pendant les Guerres de Vendée ; Pascal Caillaud, président de la Troupe des Cœurs de Chouans à nouveau représentée dans la marche cette année, qui a réédité cette année son roman historique Et la Vendée se leva pour vaincre ou mourir… ; et Tanneguy Lehideux venu présenter son tout nouveau livre, la première biographie de Scépeaux, ce chef chouan oublié qui eut pourtant un rôle clef pendant les combats du Mans et dont la carrière militaire de 1793 à 1796 unit les insurgés des deux rives de la Loire, ce que les historiens ont trop souvent négligé.
Tanneguy Lehideux raconte l’histoire de Scépeaux, beau-frère de Bonchamps
et chef méconnu de la Chouannerie.
Pascal Caillaud de la Troupe des Cœurs de Chouans présente son roman historique :
Et la Vendée se leva pour vaincre ou mourir…
Merci aux organisateurs de cette journée de mémoire, en premier lieu à Henri Baguenier Desormeaux, et aux conférenciers qui nous ont replongés dans cette histoire à laquelle nous demeurons si attachés !
Retrouvez plus de photos sur le site du Souvenir Vendéen !