Après l’écrasement des restes de l’armée vendéenne dans les marais de Savenay, le 23 décembre 1793, le général Turreau ne conçoit d’autre plan de « pacification » que celui qui vise à exterminer ce qu’il reste de « brigands » dans le pays insurgé. Son plan d’encerclement par des colonnes mobiles se met en place…
Lettre du général Commaire mentionnant l'envoi de Boucret et Caffin à Cholet
(26 décembre 1793)
Ses colonnes se lanceront depuis les frontières du territoire rebelle vers son centre, à l’exception de deux d’entre elles, commandées par Caffin et Boucret, qui partiront de Cholet pour dévaster le pays de Maulévrier, Mauléon, Saint-Laurent-sur-Sèvre, etc.
Le général Commaire (général de division dans l'armée de l'Ouest, commandant de la place de Saumur) mentionne l’envoi de cette armée dans une lettre datée du 6 nivôse an II (26 décembre 1793), à Saumur : « J’ai fait filler (sic) sur Chollet environ 1500 hommes commandés par le général de brigade Boucret qui se joindront avec la colonne de Caffin et autres troupes qui réunies feront tout ce qui dépendra d’eux pour exterminer le reste de cette race impure. J’ai donné des ordres pour empêcher qu’ils trouvent aucunes subsistances. Les ordres les plus formels sont aussi donnés pour qu’on épargne rien et qu’on ne laisse rien au pouvoir des brigands et fuyards sous peine d’être regardés comme traîtres à la patrie ; tu peux être sûre (sic) que je ne négligeray rien pour accélérer leur perte. Enfin, mon amy, je crois qu’il ne faut plus qu’une chasse et nous serons purgés de cette horde détestable ». (SHD B 5/7-90)
Jean-Pierre Boucret est né à Paris en 1764, de Pierre Boucret, maître tapissier, et Anne-Charlotte Bauge. Soldat dans des régiments d’infanterie sous l’Ancien régime, il prit du galon sous la Révolution dans un bataillon de la garde nationale de Paris. Envoyé en Vendée avec le grade de lieutenant-colonel, il fut promu général de brigade le 3 octobre 1793, puis général de division le 9 avril 1794 après avoir bien servi sous les ordres de Turreau. Il poursuivra sa carrière sans l’armée sous le Directoire. Marié à Marie-Françoise Conard, il mourut à Orléans, où il résidait à la fin de sa vie, le 17 août 1820. Son acte de décès mentionne son grade de général de division.
Jean-Alexandre Caffin est né à Doué-la-Fontaine le 13 mars 1751, de Jean Caffin et Marie-Madeleine Grignon, ce qui l’apparente à Louis Grignon, autre commandant de colonne infernale. Il connut une carrière similaire à celle de Boucret : soldat sous l’Ancien régime, engagé dans la garde nationale de Doué, puis de Saumur, général de brigade dans l’armée de l’Ouest, il fut promu général de division le 24 avril 1794 pour ses bons services en Vendée. Il était marié avec Marie Julie Lebeau, dont il aurait eu sept enfants. Maire de Doué de 1804 à 1815, il mourut à Montbrillais (Vienne) le 31 août 1828.