Pendant 6 mois, du 12 fructidor an II (29 août 1794) au 8 ventôse an III (26 février 1795), tous les enfants (20 filles et 10 garçons) qui naissent à Gourgé reçoivent un prénom issu du nouveau calendrier républicain.
Lien sur l'image vers l'article de Généa79
Peut-être sommes-nous dans une commune très républicaine. Nous sommes aux confins des zones menacées par les Guerres de Vendée et certains hommes sont partis défendre la République. Mais peut-être aussi la pression sociale était-elle forte ou mal comprise, peut-être valait-il mieux s’afficher très républicain en choisissant parmi ces nouveaux prénoms pour les nouveau-nés. Le plus étonnant est que ce phénomène semble très local car je ne retrouve rien de tel dans les communes voisines.
Pour les 3 premières naissances de cette période, on a donné comme prénom celui lié au jour de leur naissance : pour les 2 filles, on féminise le Fenouil du 12 fructidor et le Raisin du 1er vendémiaire en Fenouille et Raisine, et le garçon né le 14 vendémiaire se voit attribuer Réséda.
Par la suite, on laisse les familles choisir plus librement dans le calendrier républicain. Élément qui plaide pour une certaine pression sociale, les parents de filles se précipitent alors sur les prénoms compatibles avec l’ancien calendrier (Rose, Angélique, Véronique, Olive…) même si on trouve aussi une Immortelle et une Balsamine. Pour les garçons, on essaie d’éviter le pire (Bitume, Bouc ou Brocoli) mais il n’y a pas de prénoms équivalents à ceux en du calendrier chrétien. En lisant leurs prénoms, on a du coup plus l’impression de faire la cuisine (avec Tournesol, Laurier, Romarin, Sarrasin…) que de pouponner, surtout quand ou découvre qu’un des bébés se nomme ainsi Laurier Poirault !
Retrouvez la liste complète des prénoms attribués aux 20 filles et 10 garçons et l’article intégral sur le blog Généa79