Un rassemblement a eu lieu hier à Saint-Colomban et Saint-Lumine-de-Coutais en mémoire des milliers de victimes de la Révolution dans le Pays de Retz. Philippe Hachet en a relaté le déroulement.

Saint-ColombanLe nettoyage des plaques du martyrologe de Saint-Colomban (photos Noël Stassinet)
   

Le 10 février 1794, les soldats républicains, sous la conduite du général Duquesnoy après la bataille du Pont-James, incendièrent le bourg de Saint-Colombin (ancien nom de Saint-Colomban) et massacrèrent 500 personnes, suivant le registre paroissial établi par le recteur de l’époque, l’abbé Mathurin Simon Pelletier.

À l’initiative de Marie Giffo, Colombanaise depuis trois ans et passionnée d’histoire, un rassemblement a eu lieu à la date anniversaire du samedi 10 février 2018 à Saint-Colomban, près de l’église. Un public très familial était présent. Noël Stassinet, président du Souvenir Chouan de Bretagne, des historiens du Pays de Retz, deux délégués locaux du Souvenir Vendéen, se sont joints à l’assemblée.

Le moment le plus sympathique de l’après-midi a été le nettoyage des plaques de cuivre posées en 1994 sur la stèle de la Vierge, par les enfants (photo ci-dessous) à qui a été également proposé un questionnaire ludique sur les Guerres de Vendée. Ensuite une lecture émouvante de la liste des quelque 150 victimes répertoriées a été faite. Noël Stassinet, président du Souvenir Chouan de Bretagne, a évoqué avec fougue le contexte historique. Un poème d’origine locale (voir ci-dessous) et le Salve Regina ont été lus et chanté par l’assemblée.   

La rencontre s’est prolongée par le déplacement sur la commune de Saint-Lumine-de-Coutais, au village de l’Ébaupin, au moulin du même nom. Y ont été fusillés les deux meuniers de l’époque : Jean-Marie et Simon Billot. La visite a été commentée par Michel Groisard, historien local, qui nous a ensuite fait découvrir le Musée d’Art sacré de la commune et la figure locale de l’époque, le recteur François Chevallier.

Les plus intrépides ont terminé la journée en montant dans le clocher de l’église, d’où l’on surplombe le lac de Grandlieu. D’autres ont joué la sécurité en sirotant d’emblée une boisson fraîche proposée au bas de l’escalier.

Philippe Hachet
   

Saint-Lumine-de-CoutaisLa chapelle Notre-Dame du Châtellier qui abrite le Musée d'Art sacré,
vue depuis clocher de Saint-Lumine-de-Coutais
   

Lien vers l'article du Souvenir Chouan de Bretagne qui rappelle à juste titre que le Pays de Retz compte un grand nombre de paroisses martyres : Saint-Colomban en Loire-Atlantique, 10 février 1794–10 février 2018
    

     Des preux ? Mieux. Des Martyrs. C’est pourquoi leur pensée
     Vivante pourrait être au milieu des vivants :
     Il est vrai, pour nos jours, loin semble l’odyssée,
     Si bien qu’on reste froid, aux récits émouvants. 

     Pourtant, ce fut dit-on, une étrange poussée.
     Des Adieux. Puis des pleurs séchés au gré des vents.
     Au cou le chapelet : puis, l’on vit des fervents ;
     Dont la mort s’il fallait, rougirait la chaussée. 

     Tous comme un. Riches, gueux, armés de faux, de piques,
     Quittent, femmes, enfants, pour des luttes épiques.
     La foi soutient leur force et devient bouclier. 

     Alors. Landes et bois, nos prés, vignes, nos terres.
     Ont bu leur sang blessé. Par contre, en nos artères,
     C’est le même qui bat. Devrait-on l’oublier ?

Madeleine Taloi née Buton (Madbutal – 18 avril 1957)