Vice-président du Souvenir Vendéen, Pierre Gréau vient de signer la première biographie de Charles Aymé de Royrand, commandant en chef de l’armée du Centre. Ce nouveau fascicule a rencontré un vif succès lors de son lancement samedi dernier aux Herbiers.
Dans la longue cohorte des officiers royalistes oubliés par les érudits et les historiens le chevalier Charles Aymé de Royrand figure en bonne place même si le comte de La Boutetière et surtout Amédée de Béjarry ont retracé en partie la courte et fulgurante carrière du général de l’armée du Centre.
L’amnésie fut précoce, puisque la commission créée par l’ordonnance royale du 31 mai 1814 indiquait que l’armée royale du Centre de la Vendée, ou 2e corps, avait été commandée successivement par M. de Sapinaud et le chevalier de Saint-Hubert, sans faire mention de Royrand.
Cette désaffection trouve peut-être son origine dans les remarques caustiques que porte la marquise de La Rochejaquelein dans ses Mémoires. « Depuis cette époque (victoire du Pont-Gravereau), l’armée de Royrand était restée à garder ce poste (Chantonnay) qui était fort important. Elle n’avait guère de réputation. Ses soldats étaient les moins braves du pays. »
Pourtant, Charles Aymé de Royrand fut le premier commandant de l’armée royale et catholique à composer les comités de paroisses avec Monsieur de La Verrie et Monsieur de Sapinaud, réussissant à mobiliser des troupes pour battre le général Marcé à la Guérinière le mardi 19 mars 1793. Ce succès sans appel donna son nom aux « Guerres de Vendée ».
Pour s’assurer de la disponibilité de ses soldats, Royrand établit un camp près du carrefour de l’Oie. Des détachements pris dans chacune des paroisses placées sous son autorité y étaient cantonnés en permanence, et contrôlaient le point de passage obligé.
Dès le mois d’avril, il devint nécessaire de créer un autre camp au Pont-Charron face à l’armée de Luçon sur la route de La Rochelle. La mort de Louis Célestin Sapinaud de La Verrie, le 25 juillet 1793, et les trois échecs devant Luçon affaiblirent l’armée du Centre qui fut pratiquement englobée dans la Grande Armée catholique et royale, lors de la réorganisation qui suivit l’élection de d’Elbée.
L’offensive générale républicaine de septembre 1793 délogea les troupes de Royrand et les repoussa vers Cholet, puis vers la Loire. Ce sera la Virée de Galerne. Les revers devant Angers les 3 et 4 décembre, la mort de son chef à Baugé le 5, et la défaite du Mans le 12 décembre entraîneront la dissolution complète de l’armée du Centre.
Sapinaud de la Rairie la fera renaître de ses cendres, mais elle n’aura jamais de réelle indépendance et restera inféodée à l’armée de Charette.
Charles Aymé de Royrand et l’armée du Centre,
21 x 29,7 cm, 32 pages, 5 €
en vente auprès du Secrétariat du Souvenir Vendéen et sur les stands de l'association (le prochain au Salon du Livre de Grasla, aux Brouzils, les 21 et 22 juillet 2018).