Pour les amoureux des Mauges, le mois de novembre apporte toujours une bonne nouvelle : celle de retrouver leurs Cahiers qui illustrent l’étonnant dynamisme et la forte identité de ce petit territoire à cheval entre l’Anjou et la Vendée. Le numéro de 2018 recèle d’ailleurs plusieurs sujets concernant la Grande Guerre de 93. 

Les Cahiers des Mauges 2018

Il serait trop long d’énumérer tous les articles de ce numéro qui couvrent tous les aspects de la vie des Mauges : un gros dossier de 30 pages sur les jumelages, le patrimoine, la littérature, les arts, l’environnement, et bien sûr l’histoire qui occupe toujours une belle part de cette remarquable publication. 

Notons toutefois, pour ce qui touche à notre sujet, un joli conte d’Yves Naud, La Fosse aux Loups, sur l’amitié d’un jeune homme de Saint-Martin-de-Beaupréau qui recueillit un louveteau orphelin, le domestiqua, et fit avec cet animal toute la Grande Guerre de Vendée. 

Dans le Panorama d’histoire locale, relevons l’histoire des reliques de la cathédrale du Mans, rescapées du vandalisme révolutionnaire en 1793 grâce à un prêtre vendéen qui les rapporta de la campagne d’outre-Loire jusqu’à Champtoceaux ; l’histoire de la bataille de Torfou mise en valeur par un chemin de randonnée et un spectacle ; et un compte rendu de Bertrand Delahaye sur la randonnée au fil de l’Èvre qui a eu lieu en mars dernier. 

Le « mystère » Stofflet

Dans un dossier d’histoire, Jacques Gachet et Ane Rolland-Boulestreau se penchent sur Le « mystère » Stofflet, ce général vendéen de premier plan qui, pourtant, n’a pas intéressé autant de biographes que son rival Charette. La seconde partie de cet article à quatre mains aborde un sujet délicat, longtemps tenu sous le boisseau : la liaison de Stofflet avec sa servante et les enfants qu’il eut d’elle. (Un petit détail cependant, Edmond Stofflet, biographe du général vendéen, n'était pas son neveu comme il est écrit à deux reprises.)

Côté bleu, le général Travot a la cote depuis la récente biographie que lui a consacrée Yannick Guillou. L’historien raconte ici la vie et la fin tragique du vainqueur de Charette, mais aussi le destin tout aussi tragique de son château de la Perrinière, dans les Mauges. 

Signalons enfin plusieurs articles qui mettent en valeur le patrimoine local, comme la restauration de l’autel de la Vierge dans l’église de La Séguinière, du campanile du collège de Beaupréau ou encore de l’orgue de l’église de Saint-Macaire, l’inauguration du sentier des moulins à Chaudron-en-Mauges, la valorisation du patrimoine de La Tourlandry, l’histoire du château de la Jousselinière au Pin-en-Mauges, sans oublier le granite qui contribue depuis toujours au caractère de ce petit pays. Faut-il y voir une analogie avec les centenaires des Mauges que Mickaël Leclerc, jeune historien choletais, met en lumière dans une série de portraits ?
   


Les Cahiers des Mauges. La vie des gens et d’un pays, 2018, 108 pages, tout en couleur, 10 €. En vente en librairies dans les Mauges et ici