La récente balade des Amis du Pont-Paillat à Saint-Clémentin est l’occasion de ressortir un vieux document relatant un épisode du soulèvement vendéen de 1799 dans ce coin des Deux-Sèvres. 

Saint-Clementin 1799

Datée du 4 thermidor an VII (22 juillet 1799), cette lettre du juge de paix du canton des Aubiers (illustration ci-dessus) rend compte de la situation insurrectionnelle à cette époque :

« … dans la nuit du deux ou trois (thermidor) courant, l’arbre de la liberté de Clementin (Saint-Clémentin en jargon révolutionnaire), commune de ce canton, a etté abattu. Je mi suis transporté de suite et ay reconnu qu’il avait etté scié, à la hauteur de deux pied (60 cm environ)Jé cherché à découvrir les auteurs dun tel attentat, mais personnne n’a rien vu, et n’a pu me donner de renseignements. Deux femmes seulement, voisines dudit arbre, mont dit l’avoir entendu tomber, vers une heure du matin, mais qu’elle n’avoient osé se lever. On presume à l’empreinte de quelques souliers ferrés, et de plusieurs pas de chevaux que ce sont les Chouans qui l’ont abattu, mais en petit nombre. Jé engagé les habitants, consternés, de cette commune a en replanter de suite un autre ; ils me l’ont promis et j’imagine qui l’ont fait… » 

En 1799, le terme de « Chouans » est utilisé y compris pour les insurgés royalistes du sud de la Loire.

Ce genre de signalement est courant au cours de cette année tourmentée, comme on peut le voir par exemple sur cette autre pièce (illustration ci-dessous) conservée aux Archives départementales des Deux-Sèvres, où l’administration du canton de Bressuire dénonce « un délit qui a été commis le 28 de ce mois (28 thermidor an VII, 15 août 1799) sur l’arbre de la liberté planté dans la commune de Breuil-Chaussé(e)… » 

Breuil-Chaussee 1799

Source : Archives départementales des Deux-Sèvres, série L 1er supplément 7