La Fondation du Patrimoine a retenu l’église de La Gaubretière dans la liste de ses nombreux projets de restauration, plus précisément le vieux clocher roman qui fut le théâtre d’un siège mémorable en 1794.
Le clocher de La Gaubretière. On distingue à gauche, en contrebas, la colonne du général Sapinaud et, à l'arrière-plan, le cimetière connu sous le nom de « Panthéon de la Vendée militaire » (photo Fondation du Patrimoine)
Chanzeaux et La Gaubretière sont restées dans l’histoire comme les deux paroisses vendéennes qui se sont le plus distinguées « par leur attachement aux principes religieux et monarchiques dans le temps de la Révolution » (1). Un autre point commun les unit : leurs églises, reconstruites au XIXe siècle, ont conservé leurs antiques clochers qui furent, l’un comme l’autre, assiégés par la troupe républicaine et défendus par une poignée de Vendéens.
Le siège du clocher de La Gaubretière eut lieu le mardi 4 février 1794 (2). Lorsque la colonne commandée par le général Boucret, qui avait quitté La Verrie au matin, fut signalée, les habitants, surtout les femmes, les enfants et les vieillards, s’enfuirent pour se mettre à l’abri, tandis que des hommes armés s’enfermèrent dans le clocher. Les Bleus cernèrent l’église dès leur arrivée dans le bourg.
« Les assiégés (…) se défendent jusqu’à la dernière extrémité, mais les républicains sont en force, ils s’avancent jusqu’au portail en s’abritant derrière de véritables retranchements de cadavres des leurs et dressent un bûcher contre les vantaux de la porte principale. Celle-ci consumée, ils se précipitent dans l’église et massacrent les défenseurs sur les échelles du clocher. » (3).
C’est ce même clocher qu’on peut voir encore de nos jours avec, à sa base, la grande dalle de marbre du Souvenir Vendéen, inaugurée le dimanche 22 septembre 1957 (4), à la mémoire des héros et des victimes de La Gaubretière.
Une restauration complète… et même une flèche !
En raison de l'état et de la valeur historique et patrimoniale de ce monument datant du XIIe siècle, la commune a souhaité sa restauration. Les travaux consistent en une restauration complète du clocher, de la maçonnerie à la toiture. Parmi les cloches incluses dans le projet, il en est une de 1759, classée Monument historique, qui sera réparée et remise en fonctionnement.
Enfin, la flèche du clocher, victime d'un incendie provoqué par la foudre le mardi 5 avril 1877, sera reconstruite à l'identique, atteignant une hauteur de 32,50 mètres.
Le montant des travaux s'élève à 875.100 euros HT.
La Fondation du Patrimoine a ouvert ici une souscription pour participer à ce financement.
Notes :
- Le 1er mars 1845, Mgr Soyer, évêque de Luçon était avisé d'un legs intéressant son diocèse. Un admirateur de la Vendée, M. Bertrand-Auguste de Sarrieu, venait de mourir à Montréjeau (Haute-Garonne), et son testament contenait cette disposition : « Mon héritier demeure encore chargé de faire en la Vendée une ou deux fondations d'écoles de Frères des Écoles Chrétiennes et dans la localité qui se sera le plus distinguée par son attachement aux principes religieux et monarchiques dans le temps de la Révolution… » Le choix fut difficile. Mgr Soyer finit par le fixer sur Chanzeaux et La Gaubretière, mais le legs suffisant tout juste à bâtir une seule école, il préféra l'attribuer à la seconde paroisse (Paul Legrand, Notes historiques sur la paroisse de La Gaubretière, rééd. Pays et Terroirs, 2002, pp. 7-8).
- Celui de Chanzeaux eut lieu le jeudi 9 avril 1795.
- Paul Legrand, op. cit., p. 59.
- Revue du Souvenir Vendéen n°41 (Noël 1957), pp. 29-33.