Au cours de la randonnée des Guerres de Vendée à Montfaucon-Montigné le 8 mars dernier, la dernière sortie d’avant confinement, il a été question des combattants vendéens de Beaupréau, non pas ceux de la paroisse Saint-Martin, qui furent nombreux, mais ceux de Notre-Dame, moins connus.
Beaupréau, la ville close (paroisse Notre-Dame) et le bourg de Saint-Martin,
sur la carte de Cassini (XVIIIe siècle)
Beaupréau présentait à la veille de la Révolution une configuration similaire à celle de Cholet : une paroisse Notre-Dame limitée à la ville et regroupant une population généralement acquise aux idées nouvelles, bourgeois, marchands, artisans, etc. ; enveloppée presque tout autour par une vaste paroisse rurale (Saint-Martin pour Beaupréau, Saint-Pierre pour Cholet) peuplée de paysans, de tisserands, etc., dont un grand nombre prit part au soulèvement de 1793. Le tableau est à nuancer car même les villes, notamment Notre-Dame de Beaupréau, ont fourni un contingent d’insurgés.
Nous en avons déjà croisé quelques-uns, notamment :
- Jean-Baptiste Gaudin, marchand, tué par des hussards en passant par la commune de Parcé-sur-Sarthe au début de l’année 1794 ;
- Jean-Jacques Ménard, aubergiste ;
- Mathurin Bouët, maçon, insurgé dès le 12 mars 1793, dragon dans la division de Beaupréau, puis sergent-major en 1815 ;
- ou encore Jean Pineau, insurgé en 1793 et courrier de Stofflet.
En voici un autre, Mathurin-René Vivant, cité dans un acte de notoriété établi le 23 frimaire an VI (13 décembre 1797) par Jean-François Paumard, juge de paix du canton de Beaupréau. Parmi les témoins présentés par Gervais Foureau (1), maçon demeurant à Beaupréau, on trouve René Cherbonnier, tailleur, François Boré et Mathurin Boüet, ouvriers maçons, tous probablement d’anciens combattants vendéens, bien que ce ne soit sûr que pour le dernier, cité plus haut, grâce à la demande de pension qu’il fit en 1824.
Tous ont affirmé que « le nommé Mathurin Vivant, maçon en cette commune, n’a point émigré et qu’il est mort pendant la guerre de la Vendée » et précisé que « ledit Mathurin Vivant a suivi l’armée vendéenne à Chateau-Gontier, Laval, Vitré, Fougere, Dol, Pontorson, Avranches, Angers, la Flèche et le Mans, où il resta définitivement parce qu’il était malade plus de quinze jours avant et mourut dans une ferme près du Mans à la suite des blessures qu’il y reçu (sic) » (2).
Fils de Mathurin Vivant, maçon, et de Jeanne Langlois, Mathurin-René Vivant était né le 11 décembre 1747 à Beaupréau, paroisse Notre-Dame.
Extrait de l'acte de notoriété établissant le décès de Mathurin Vivant…
et sa participation à la Virée de Galerne (A.D. 49, 94 L 10-3)
Notes :
- Né vers 1743, Gervais Foureau, fils d’André Fourreau et Marie Raimbault, s’est marié à Beaupréau le 23 floréal an V (12 mai 1797) avec Thérèse Louise Gaudillon, qui était originaire de Saint-Étienne-du-Bois (Vendée). Il est décédé le 8 avril 1811 à l’âge de 68 ans. On le retrouve à plusieurs reprises comme témoin et signataire des actes de notoriété attestant des décès survenus pendant les Guerres de Vendée, ce qui laisse supposer qu’il a participé aux événements. Il est cependant mort trop tôt pour qu’il ait pu faire une demande de secours, ce qui aurait pu révéler ses états de service.
- A.D. 49, 94 L 10-3.