Le temps clément de ce dimanche, propice à la randonnée, m’a conduit à Pont-Légé, un gros village niché dans un méandre de la Grande-Maine, à la limite des communes de La Boissière-de-Montaigu et Chavagnes-en-Paillers.
Une ancienne bâtisse de Pont-Légé avec son appareil de pierres si typique du village
Avant la Révolution, Pont-Légé formait un petit bourg dépendant de La Boissière-de-Montaigu. Il possédait une chapelle dédiée à sainte Néomaye, qui fut hélas brûlée pendant les Guerres de Vendée, ainsi que le presbytère où logeait son desservant. La plupart des maisons furent aussi incendiées à cette époque, au point qu’en 1819, plus de 20% du bâti était encore en ruines, comme on le voit sur le cadastre napoléonien.
Pont-Légé fournit à l’insurrection vendéenne beaucoup de combattants, cités dans l'article sur La Boissière-de-Montaigu, dans les Chroniques paroissiales du diocèse de Luçon (1893, pp. 266-272) :
- Jean Maindron est mort « à la suite d’un combat de Luçon, au mois de juin 1793 » ; il s’agirait donc de la première bataille, le 28 juin. « À la déroute, il avait traversé une rivière dans l’eau jusqu’au cou ; aussitôt arrivé, une grosse fièvre le prit et il en est mort ». Sa veuve, Modeste Robin, sollicita une pension sous la Restauration.
- Jean Amiaud est mort « à la suite d’un combattant à Rocheservière, en 1815. Aussitôt arrivé chez lui il fut pris de douleurs très vives qui le conduisirent au tombeau ». Sa veuve Jeanne Péau fit elle aussi une demande de pension.
- Pierre Guérin, « soldat dans les affaires de 1815 », était capitaine.
- Pierre Marteau « a fait généreusement la guerre de la Vendée en 1793 » (dans sa demande de pension, Pierre-François Marteau est dit né en 1765 à La Boissière, greffier à la mairie, soldat dans la division de La Gaubretière).
- Joseph Berteau a fait la première guerre de la Vendée et a été blessé d’un coup de sabre à la tête (noté « Bleteau » dans sa demande de pension ; bordier, il a 50 ans en 1816 ; il a été blessé de deux coups de sabre sur la tête à Châtillon-sur-Sèvre).
- Pierre Coutant a fait la première guerre de Vendée.
- Jacques Gouin a fait la première guerre de Vendée comme sergent de compagnie.
- François Parpaillon a fait la première guerre de Vendée et a été blessé à la main gauche au combat de Chauché, le 2 février 1794 (dans sa demande de pension, il est dit né en 1754 à Saint-André-Goule-d'Oie). Voir le premier commentaire au bas de cet article.
- René Michenaud a fait la première guerre de Vendée, a passé la Loire et a été blessé à une cuisse au combat de Granville (dans sa demande de pension, il a 66 ans en 1831, a été blessé à la cuisse gauche à Granville).
- Gabriel Druaud a fait la première guerre de Vendée.
- René Launay a fait la première guerre de Vendée.
- Mathurin Guérin a fait la première guerre de Vendée.
- Jean Rauturier a fait la première guerre de Vendée.
- Paul Charruaud a fait la première guerre de Vendée.
- Pierre Roy a fait la première guerre de Vendée (dans sa demande de pension, il a 63 ans en 1831).
- Pierre Laporte a fait la première guerre de Vendée.
- Pierre Dixneuf a fait la première guerre de Vendée.
- Mathurin Laporte a fait la première guerre de Vendée.
Quelques photos de ma randonnée (l'album complet est sur ma page Facebook) :
Le chemin de randonnée longeant la Grande-Maine
Sur l'autre rive, la commune de Chavagnes-en-Paillers
Un sentier ombragé, très agréable à parcourir
La chapelle et l'entrée du logis. Plusieurs combattants vendéens sont issus de de la Fortécuyère, dont : Jean Drapeau qui fit la guerre de 1793, passa la Loire et fut blessé au Mans, une balle lui étant entrée dans la cuisse droite ; Julien Rousselot et René Auvinet qui firent la guerre de 1815.
Sur le chemin entre les logis de la Fortécuyère et de la Raillère
Une allée de pins parasols aux airs méditerranéens
Le pont sur le ruisseau de la Lignée et, à l'arrière-plan,
le toit d'ardoise du logis de la Raillère (ou Raslière)
À la Révolution, le logis de la Raillère appartenait à la famille Charbonneau, de la Fortécuyère (la végétation ne permet pas de l'approcher).
Retour à Pont-Légé et passage par le pont sur la Grande-Maine
Un baudet très affectueux a ses quartiers au bord de la rivière.
Voici quelques précisions sur François PARPAILLON, soldat vendéen. François est né le 01/06/1754 à Saint-André-Goule d'Oie (village de la Brossière), il se marie avec Marie BOLTEAU et le couple réside à Pont-Léger, où François est journalier.Ce couple aura 4 enfants, dont deux ne survivront pas à la guerre. Jacques, né en 1788 et Marie-Modeste née en 1793.
François PARPAILLON décédera le 11/12/1829 à la Boissière de Montaigu.
Il était le fils de Jean PARPAILLON et de Jeanne BONNIN.
Ses trois frères, Jacques, Jean et René restés au village de la Brossière, combattront avec les gens de la paroisse de St André Goule d'Oie et Jean disparaitra pendant la guerre, sans laisser de postérité.