La « fontaine du Bicentenaire », qui coule depuis maintenant vingt-six ans au centre de Maulévrier, fut l’un des principaux monuments érigés dans le cadre des commémorations des Guerres de Vendée. Bien qu’elle porte la date de 1793, répétée deux fois autour du portrait du général Stofflet, c’est en 1994, le dimanche 12 juin, qu’elle fut inaugurée.

OF 13 06 1994Extrait du journal Ouest-France, 13 juin 1994 (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
  

J’ai déjà eu l’occasion, lors du 220e anniversaire de la fin de Jean-Nicolas Stofflet (1753-1794), de présenter ce monument de bronze et de granit, avec ses plaques gravées qui évoquent les épisodes marquants de la vie de l'ancien soldat du régiment de Lorraine-infanterie, puis garde-chasse du comte Colbert de Maulévrier, devenu à la faveur de l’insurrection de 1793 l’un des principaux chefs de la Vendée.

J’y ajoute aujourd’hui cet article ci-dessus, paru dans le journal Ouest-France le lendemain de l’inauguration de cette fontaine où l’on vit un cavalier, Pierre de Romans, incarner ce général vendéen.

On lit également dans les premières lignes qu’une chanson « écrite en hommage au garde-chasse des Colbert » fut interprétée ce jour-là. Il doit s’agir de la composition de Pierre d’Anjou (pseudonyme du chansonnier R. Cailler, qui n’était pas contemporain des événements puisqu’il vécut au XXe siècle), Les gâs de Stofflet, sur une musique de Maxime Belliard :

I. Quand les gâs de Mortagne
Se plaignaient de n’avoir aux pieds
Ni sabots ni souliers
Pour battre la campagne,
Stofflet disait, tirant son pistolet :
Si vous voulez me suivre, les gâs,
Nous en rapporterons des tas,
Venez avec moi quérir des sabots
Chez les patauds (déformation péjorative de « patriotes » utilisée par les insurgés pour désigner les républicains).

II. Les gâs de Trémentines
De bonne poudre manquaient-ils
Pour bourrer leurs fusils
Ou bien leurs couleuvrines,
Stofflet disait, tirant son pistolet :
Si vous voulez me suivre, les gâs,
Nous irons en chercher là-bas,
De poudre, il y en a plus de cent tonneaux
Chez les patauds.

III. Quand les gâs de Somloire
Regrettaient de n’entendre plus
Sonner les angélus,
À l’aube, à la nuit noire,
Stofflet disait, tirant son pistolet :
Si vous voulez me suivre, les gâs,
Allons sonner le branle-bas,
Au son du canon danseront bientôt
Tous les patauds.

IV. Quand les gâs, tout moroses,
Évoquaient plus que de raison
Les vieux et la maison
Avec ses tuiles roses,
Stofflet disait, à ses gâs de Cholet :
Allez donc faire un tour au pays,
Allez embrasser les petits,
Quand vous aurez vu la femme et les vieux,
Tout ira mieux.
  

Partition Les gas de Stofflet