La victoire de Charette, Sapinaud et Joly à Chauché, remportée le dimanche 2 février 1794 sur trois colonnes républicaines, comme Stofflet l’avait fait la veille à Gesté, marqua un tournant dans la marche incendiaire de l'armée du général Turreau. Voici comment se déroula ce combat…
À Chauché, le seul souvenir de la bataille du 2 février 1794 est une impasse.
À la fin de l’année 1793 la Vendée insurgée n’existait plus. Sa Grande Armée avait succombé dans les marais de Savenay le 23 décembre, et l’île de Noirmoutier, l’ultime bastion encore aux mains des Blancs, tomba dans les premiers jours de 1794. Seules subsistaient quelques rares bandes armées qui n’avaient pour l’heure d’autre but que d’échapper à la traque des Bleus. Les autorités républicaines rétablissaient les municipalités, des garnisons quadrillaient le pays, les habitants se soumettaient aux lois, le moindre suspect finissait dans les prisons surpeuplées de Nantes, d’Angers, Fontenay, etc. L’histoire de la guerre de la Vendée aurait donc dû s’arrêter là.
Les Colonnes infernales
Les décrets du 1er août et du 1er octobre 1793 restaient cependant à l’ordre du jour : « Détruisez la Vendée ! » clamait alors Barère à la tribune de la Convention, car là se trouvait « le charbon politique qui dévore le cœur de la République ». À présent que l’armée de l’Ouest avait quasiment les mains libres, la « vengeance nationale » allait enfin pouvoir s’exercer sur cette « inexplicable Vendée » dont le peuple avait osé se soulever contre ses représentants. La mission fut confiée à Louis-Marie Turreau, un général au sans-culottisme irréprochable, qui prit tout le temps d’attendre que son remplaçant Marceau finisse la sale besogne dans les derniers combats d’outre-Loire, avant d’exposer le plan de sa « promenade militaire » visant à tout brûler et à anéantir la population.
Lancée le 21 janvier 1794 sur la Haute-Vendée, la marche de ses colonnes fut jalonnée d’incendies et de massacres épouvantables, dont bon nombre de villages des Mauges, du Bressuirais et du Haut-Bocage ont gardé le souvenir. La 2e colonne commandée par Grignon, avec Lachenay comme adjoint, se signala particulièrement par son zèle destructeur (1). Après avoir dévasté la région d’Argenton-Château, Bressuire, Cerizay, Pouzauges et Les Herbiers, elle était parvenue à la date du samedi 1er février 1794, à Saint-Fulgent pour son corps principal commandé par Grignon, et aux Essarts pour Lachenay.
Turreau évita de s’aventurer personnellement dans la partie occidentale de la Vendée, là où les bandes de La Cathelinière dans le Pays de Retz et celles de Charette et Joly dans le Bocage pouvaient représenter un risque. Il confia par conséquent la mission de les pourchasser à Haxo pour le premier et à Dutruy pour les seconds.
Le parcours de Charette depuis le combat des Brouzils (12 janvier 1794)
jusqu'à la bataille de Chauché (2 février 1794)
Charette, Joly et Sapinaud
Depuis la perte de Noirmoutier, Charette menait une « petite guerre », une guérilla avant l’heure, plus adaptée au bocage et à son maigre effectif. Blessé dans un combat aux Brouzils contre la colonne de Joba (2), le 12 janvier 1794, il avait fui en direction de Legé, accroché le même Joba à la Chambaudière, et trouvé refuge chez les religieuses du Val-de-Morière. Il y prit quelques jours de repos mais dut fuir vers Aizenay dès que sa présence fut dénoncée. Au soir du 1er février, après une attaque sur Beaulieu-sous-la-Roche, il reçut la visite d’un paysan qui se présenta à lui de la part de Sapinaud, un des chefs vendéens rescapés de la Virée de Galerne.
Sapinaud avait en effet réussi à passer la Loire en décembre 1793, comme La Rochejaquelein et Stofflet. De retour dans son pays de La Gaubretière, il rallia les anciens combattants de l’armée du Centre, que certains auteurs estiment à 1.800 hommes (3), et s’adjoignit plusieurs officiers (4). Toutefois, conscient de sa faiblesse numérique face aux troupes républicaines présentes dans le Haut-Bocage, il projeta de rejoindre Charette dont la présence était signalée dans la forêt de Grasla (5).
D’après les souvenirs de Jacques Poirier (6), un « courrier de monsieur Charette était venu avertir (Sapinaud) de se trouver à Chauché le deux du mois de février ». La petite armée fit donc son rassemblement à La Gaubretière : « Nous étions beaucoup d’hommes et emportant bien des matières et des effets qu’on emmenait pour les sauver, qu’ils ne soient pas brûlés. Et puis nous nous sommes rendus coucher à Chauché, mais en traversant la route qui va de Saint-Fulgent à Montaigu, il y avait un peloton de ces individus qui nous ont vu passer ». Le mouvement des gars de Sapinaud ne passa pas inaperçu. Le général Caffin, dont la colonne était parvenue à La Verrie au soir du 1er février, la signala le 3, bien tardivement : « Les brigands étaient à la Gaubretière au nombre de quatre mille (!), les trois quarts armés de fusils ; ils en sont partis le 31 janvier, dirigeant leur marche vers Saint-Fulgent » (7).
La bataille de Chauché, carte n°1 : la 1re colonne attaque depuis Saint-Fulgent
(cliquez sur les cartes pour les agrandir)
La première offensive lancée depuis Saint-Fulgent
Dans la nuit du 1er au 2 février, la troupe de Charette se mit en marche au milieu de la nuit, renforcée par celle de Joly. Le chef vendéen avait le bras en écharpe depuis sa blessure reçue aux Brouzils, c’est pourquoi on attacha sa bride à sa boutonnière (8). Au lever du jour, cette armée atteignit Belleville puis, après un court repos, se dirigea vers Saint-Denis-la-Chevasse et Chauché. À la hauteur du bois de la Brosse, leur avant-garde entendit soudain une fusillade. Sapinaud était déjà engagé avec l’ennemi (9).
À Saint-Fulgent, Grignon avait ordonné cette attaque sur Chauché d’après les instructions que lui avaient adressées Dutruy, qui campait alors aux Essarts (10). Il envoya un détachement de 500 hommes de sa colonne, qu’il se garda bien de commander lui-même (11) ; 500 autres de la colonne de Lachenay, également aux Essarts, devaient leur venir en renfort simultanément (12).
« Dès le lendemain matin, sur les huit ou neuf heures, ils sont venus pour nous attaquer, rapporte Jacques Poirier. Et nos commandants nous ont fait sortir du bourg pour les laisser entrer ; et puis quand ils ont été entrés, nous avons foncé sur eux… » La colonne républicaine venue de Saint-Fulgent finit pourtant par avoir le dessus sur les gars de Sapinaud, qui étaient sur le point de céder lorsque « quelques-uns des cavaliers de monsieur Charette commencent à venir et foncent aussi sur eux, pour nous donner courage. Et nous avons eu victoire ! » se félicite Jacques Poirier.
Les Bleus « s’enfuirent de toutes parts et il s’en noya une grande quantité dans la rivière qui est au bas du bourg (la Petite-Maine). Quatre cent soixante-sept restèrent sur le champ de bataille (Grignon parle d’une trentaine d’hommes seulement), sans compter ceux qui furent sabrés dans la déroute par les cavaliers qui poursuivirent l’ennemi jusqu’à Saint-Fulgent d’où il était sorti » (13). On peut douter que cette escouade vendéenne soit allée aussi loin, au risque de se jeter dans les griffes de Grignon qui, de son côté, ralliait les fuyards.
La bataille de Chauché, carte n°2 : les renforts de Charette et Joly sauvent Sapinaud
La bataille de Chauché, carte n°3 : Lachenay attaque en deux colonnes depuis Les Essarts, mais se fait surprendre par la manœuvre de Charette
Lachenay attaque Chauché depuis Les Essarts
Le répit fut de courte durée. Des éclaireurs jetèrent l’alarme : les Bleus s’avançaient sur la route des Essarts. L’attaque eut lieu à deux heures de l’après-midi selon Jacques Poirier, à cinq heures d’après le compte rendu de Grignon (14). Charette avait préparé la défense de Chauché en divisant ses forces en trois corps : celui de Sapinaud se plaça dans le bourg ; Joly prit position en avant de Puytireau, sur la route de Boulogne ; Charette, quant à lui, devait « prendre l’ennemi en queue » (15). Son mouvement n’est pas décrit clairement ; il s’est probablement placé en embuscade près de la route d’où venait l’ennemi pour le surprendre sur son flanc ou sur son arrière-garde.
Lachenay commandait la colonne venue des Essarts (à l’instar de Grignon, Dutruy ne monta pas en première ligne). Il en envoya une partie pour contourner Chauché du côté où Joly était justement posté, tandis que le reste franchissait le ruisseau du Creux Noir, grimpait dans le bourg et parvenait presque à en déloger Sapinaud. Charette opéra alors un mouvement pour tomber sur les Bleus aux prises avec Joly puis, quand ces derniers furent mis en fuite, rassembla ses forces pour venir en aide à Sapinaud et chasser l’ennemi qui battit en retraite vers Les Essarts sous la conduite de Lachenay. Certains fuyards trouvèrent refuge dans le bois de l'Anguiller, sur la route de Saint-Fulgent et furent récupérés par Grignon.
La bataille de Chauché, carte n°4 : la retraite de la colonne de Lachenay
Le Bouvier-Desmortiers avance qu’une troisième colonne républicaine venant de Saint-Denis-la-Chevasse se présenta à son tour. « On la reçut si vigoureusement qu’elle s’enfuit à toutes jambes, laissant sur la route plusieurs des siens. Poursuivis pendant une demi-heure par la cavalerie les soldats se sauvaient à travers les champs où les paysans en tuèrent une partie » (16). Mais cette attaque, dont parle aussi Lucas de La Championnière sans en mentionner le point d’origine (17), ne serait-elle pas celle que Lachenay envoya par la route de Boulogne sur les positions de Joly près de Puytireau ?
Au soir de la victoire des Vendéens
Le bilan humain reste difficile à établir. Combien y eut-il de combattants ? Côté vendéen, « à peu près 3.000 » selon Le Bouvier-Desmortiers, chiffre que Bourniseaux pousse jusqu’à 10.000 ! Côté républicain, on trouve 1.000 hommes d’après le rapport de Grignon, 4.500 ou 5.000 pour Le Bouvier-Desmortiers et Deniau. Il y en eut assurément plus de mille, si l'on tient compte des effectifs détachés de la colonne de Prévignaud à la demande de Lachenay, comme on le verra plus loin.
Et combien de pertes humaines ? 500 Bleus auraient été tués à Chauché d'après le rapport de Barrion, administrateur à Fontenay-le-Peuple. Le Bouvier-Desmortiers estime qu'il y en eut 800, dont les 467 qu’il chiffre lors de la première attaque, alors que Grignon déclare n’avoir perdu qu’une trentaine d’hommes. Beauchamp majore ce bilan des Bleus à 1.000 tués. On ignore le nombre de victimes du côté vendéen : selon Le Bouvier-Desmortiers, « leur perte fut peu considérable » (18).
Les vainqueurs récupérèrent un beau butin en armes et munitions, mais aussi en or que les Bleus avaient pillé dans le pays : « Chaque républicain en avait les poches pleines », rapporte Lucas de La Championnière. Un nommé Biton, commandant de la cavalerie de Machecoul, en remplit ses poches, et le soir il en distribuait à ses camarades (19).
La bataille de Chauché marque également un tournant dans le traitement que les Vendéens réserveront désormais à leurs prisonniers. Plus question de grâce, ni de libération : les exactions des Colonnes infernales n’inspirent plus que la vengeance. On amena un prisonnier, un homme d’environ 50 ans « ayant peu de cheveux sur le haut de la tête, ce qui formait chez lui une espèce de tonsure et lui donnait ainsi que sa démarche l’air d’un vieux curé ». Les paysans l’accablèrent d’injures et le traitèrent d’ « intrus ». Un autre se présenta comme un Genevois et demanda qu’on l’épargne, « dans sa qualité d’étranger ». « Mais il était trop dangereux de conserver parmi nous des gens qui pussent faire savoir à l’ennemi notre état de faiblesse ; nous n’existions que parce que pas un seul traître n’habitait parmi nous. Il fut sacrifié à l’intérêt général » (20).
Extrait de la lettre de Turreau au ministre de la Guerre, le 3 février 1794 (A.D. 85, SHD B 5/8-33)
Règlement de compte chez les Bleus
Grignon rendit compte de cette défaite à Turreau dès le soir du 2 février : « La colonne de droite a attaqué à une heure, elle a été mise en déroute, et nous avons perdu une trentaine d’hommes. La colonne de gauche n’a attaqué qu’à cinq heures du soir, elle a essuyé le même sort. Je me suis porté avec ma troupe pour protéger cette déroute. J’ai rallié quantité de volontaires… » Mais il ne manqua pas de pointer du doigt les causes de cet échec : les 500 hommes de la colonne de Lachenay sont arrivés trop tard ; le commandant du 2e bataillon de Paris a été le premier à fuir ; le pain et les cartouches manquent ; et surtout la colonne de Prévignaud, qui devait soutenir l’attaque, s’en était allée (21).
Prévignaud s’en défendit le lendemain. Lui qui avait jusqu’alors commandé la 1re colonne du dispositif de Turreau se justifia d’abord de sa bonne conduite : « Dans tous les endroits où j’ai passé, j’ai brûlé toutes les maisons où il n’y avait aucunes subsistances (alors qu’il a parcouru une région restée en dehors de l’insurrection) ; j’ai fait passer à Fontenay cent douze charretées de grains, ainsi que des bestiaux ».
Il expliqua que Dutruy lui avait affirmé le 1er février « qu’il n’existait plus d’ennemi », alors que les soldats qui ont vu les « brigands » à Chauché lui ont dit qu’ils étaient « en très grand nombre » ; que Grignon lui avait donné l’ordre de venir aux Essarts, et d’envoyer quasiment toute sa colonne à Lachenay (« il ne me resta que quarante pionniers et trente gendarmes »). Le 2 février, ce dernier dit à Prévignaud de garder le camp des Essarts, tandis que lui-même passa la matinée à brûler les villages voisins. « Lachenay reçut dans ce moment de Grignon l’ordre de se rendre de suite à Chauché pour débusquer des brigands qui étaient dans ce village, d’y mettre le feu et de retourner à son poste » (22).
C’est donc le retard pris dans ces opérations qui provoqua la déroute des Bleus. On mesure dans cette affaire la faiblesse du système organisé par Turreau par le manque de coordination entre les corps présents sur le terrain. Lucas de La Championnière l’avait bien compris : « Ces trois colonnes (…) devaient arriver à la même heure à Choché. Soit que la longueur des routes qu’elles avaient à parcourir fût mal calculée ou qu’on eût mal exécuté les ordres, elles se trouvèrent trop faibles séparément » (23).
Turreau ne rapporta pas autre chose au ministre de la Guerre, le 3 février : « Le citoyen Prévignaud (…) avait reçu de moi l’ordre de joindre sa colonne à celle du général Grignon et avait différé ce mouvement. L’officier qui commandait une des colonnes a attaqué beaucoup plus tard que ne portait l’ordre du général Grignon ; voilà la cause de cet événement… » (24) Il en dit encore moins dans ses Mémoires, dans lesquels il passe sous silence la défaite de Chauché ; il est vrai que le récit de Turreau manque singulièrement de fiabilité puisque son auteur y parle de la bataille de Gesté (1er février 1794) comme d’une victoire de Grignon, alors qu’elle fut remportée par Stofflet (25). D’ailleurs, comme le note Muret, « cette affaire de Chauché, triple succès dans la même journée, offre beaucoup d’analogies avec la victoire que les Angevins avaient remportée la veille à Gesté » (26).
Loin de repartir à l’attaque après cette déconvenue, les colonnes de Grignon, Lachenay, mais aussi Prévignaud, se retirèrent dès le lendemain vers Chantonnay et Puybelliard, un endroit nettement moins exposé aux menaces des « brigands » (27). Grignon n’en repartira qu’au début du mois de mars 1794, pour se rendre à Cholet et, de là, partir sur les traces de Stofflet.
Pour ne trop éloigner les notes du texte, j'ai placé un album photo des lieux de la bataille de Chauché à la fin de l'article.
Notes :
- Louis Grignon (1748-1825), fut élevé au grade de général de brigade le 28 novembre 1793, jour de promotion également pour Turreau, Cordelier, Duquesnoy et Huché. Il fut, au même titre que ces derniers, l’un des responsables des pires massacres des Colonnes infernales. – Jean-Baptiste Lachenay (1760-1820), originaire de Paris, était adjudant-général en 1794 ; sa carrière en Vendée ne dura que deux semaines, mais elle fut particulièrement sanglante à Saint-André-sur-Sèvre, Saint-Mesmin, Pouzauges, La Meilleraie-Tillay, Le Boupère et Mouchamps.
- Dominique Joba (1759-1809), ancien militaire d’Ancien Régime originaire de Lorraine, servait dans l’armée du Nord lorsqu’il fut envoyé en Vendée en 1793. Une lettre du général Bard du 11 janvier 1794 le cite avec le grade de lieutenant-colonel (SHD B 5/8-14) ; il apparaît ensuite comme adjudant-général à partir du 15 mars (SHD B 5/8-85). Il sera promu général de brigade à l’armée des Côtes de Brest le 18 août 1794.
- Émile Gabory, Les guerres de Vendée, 1989, p. 391.
- « Du Chillou, Concise, Launay, Vaugiraud, les frères Gogué » (René Bittard des Portes, Charette et la guerre de Vendée, 1902, rééd. Pays et Terroirs 1996, p. 299). Le premier est Jean-Félix Clabat du Chillou (1752-1840), divisionnaire dans l’armée du Centre en 1793 (sa tombe se trouve au cimetière de La Gaubretière). « Concise » désigne l’un des frères Grelier de Concize (Mémoires de Madame la marquise de La Rochejaquelein, 1889, p. 195). « Vaugiraud » est Aimé de Vaugiraud (Question n°344 de Chercheurs et Curieux, Revue du Souvenir Vendéen n°214, p. 48).
- Charette y passa en effet le 10 janvier, après un combat à Saint-Fulgent.
- Jacques Poirier, État des combats que nous avons faits pour le soutien de Louis Seize, Roi de France et de Navarre, Les oubliés de la guerre de Vendée, 1993, pp. 238-239.
- J.-J. Savary, Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République française, t. III, p. 138.
- Urbain-René-Thomas Le Bouvier-Desmortiers, Vie du général Charette, 1823, p. 178.
- Bittard des Portes, op. cit., p. 299. L’abbé Billaud prétend que Charette et Joly firent leur jonction avec Sapinaud à Grasla avant d’aller à Chauché (ce que Gabriel Charriau reprend textuellement dans son livre Chauché, un village de « Vendée » et la Révolution française, 1989, pp. 62-63) ; d’autres auteurs (Le Bouvier-Desmortiers et Bittard des Portes) disent au contraire que Sapinaud était déjà engagé dans le combat à Chauché, quand les deux autres chefs vendéens se présentèrent. Dans une autre version, l’abbé Deniau, raconte que Sapinaud fut battu par Dutruy et Joba à Chauché le 2 février, et ne reçut l’aide de Charette et Joly que le lendemain ; il place d’ailleurs Joba à la tête de la première attaque de la colonne de Grignon (Félix Deniau, Histoire de la Vendée, 1848, t. IV, p. 366), mais les dates qu’il énonce ne coïncident pas avec la correspondance des républicains. Simone Loidreau doute également de ce combat de la veille (La deuxième Colonne infernale : Crimes et Châtiment, Revue du Souvenir Vendéen n°154, note 30, p. 25).
- Bittard des Portes, op. cit., p. 300. – Jacques Dutruy (1762-1836) originaire de Suisse, était général de brigade depuis juin 1793.
- L’abbé Billaud écrit que Grignon s’était avancé jusqu’au village de la Chapelle, en avant de Chauché sur la route de Saint-Fulgent, et avait envoyé son avant-garde prendre possession du bourg.
- Savary, op. cit., pp. 134-135.
- Le Bouvier-Desmortiers, op. cit., p. 178.
- Savary, op. cit., p. 135.
- Le Bouvier-Desmortiers, op. cit., pp. 178-179. Cet auteur ne mentionne pas précisément la position de Joly. C’est l’abbé Billaud qui la fixe « sur le chemin de Boulogne, en avant de Puytireau », un village aujourd’hui inclus dans le bourg de Chauché (La guerre de Vendée, 1972, p. 213).
- Le Bouvier-Desmortiers, op. cit., p. 179.
- P.-S. Lucas de La Championnière, Mémoires sur la guerre de Vendée (1793-1796), rééd. Pays et Terroirs 1994, p. 73. Alphonse de Beauchamp parle même d’une « troisième colonne, qui sortait du Grand-Luc » (Histoire de la guerre de la Vendée et des Chouans, 1809, t. II, p. 222), ce que Deniau répétera (Histoire de la Vendée, op. cit., p. 367). Mais aucune de ces sources n’indique qui aurait commandé cette 3e colonne. Simone Loidreau s'interroge elle aussi sur cette 3e colonne (op. cit., p. 22).
- Rapport de Barrion, A.N. W 22 (cité par Armand Dabreteau, Turreau met en marche ses colonnes. Les batailles de Saint-Fulgent, Les Brouzils, Chauché, Revue du Souvenir Vendéen n°205, p. 37). – Le Bouvier-Desmortiers, op. cit., pp. 179-180. – Beauchamp, op. cit., p. 222. – Deniau, op. cit., p. 367. – Savary, op. cit., p. 135. – P.-V.-J. de Bourniseaux, Histoire des guerres de la Vendée et des Chouans, 1819, t. II, p. 264 (cet auteur écrit « Liauché » au lieu de Chauché).
- Lucas de La Championnière, op. cit., p. 73. – Le Bouvier-Desmortiers, op. cit., p. 180. – Deniau a mal recopié le nom de Biton en « Liton ».
- Lucas de La Championnière, ibidem.
- Savary, op. cit., p. 135. – Prévignaud demeure un mystère : on ne trouve à son nom aucun dossier militaire aux Archives de Vincennes.
- Savary, op. cit., pp. 139-140.
- Lucas de La Championnière, ibidem.
- Savary, op. cit., p. 141. Une copie de la lettre de Turreau est consultable sur le site des Archives de la Vendée sous la cote SHD B 5/8-33.
- Louis-Marie Turreau, Mémoires pour servir à l’histoire de la guerre de la Vendée, 1824, p. 168.
- Théodore Muret, Histoire des guerres de l’Ouest, 1848, t. II, p. 118.
- Ils n'auraient d'ailleurs pas négligé de poursuivre leur mission de destruction au cours de ce repli, notamment Lachenay ou Prévignaud en passant par Saint-Martin-des-Noyers où un grand nombre de maisons seront déclarées incendiées le 2 février 1794 (S. Loidreau, op. cit., p. 25).
Quelques photos prises sur le site de la bataille :
Vue sur le clocher de Chauché depuis le village de la Chapelle, sur la route de Saint-Fulgent. C'est par là que passèrent les 500 Bleus envoyés par Grignon pour la première attaque.
Le pont sur la Petite-Maine marque l'entrée du bourg de Chauché en arrivant de Saint-Fulgent.
En aval du pont se dresse un grand menhir dans une boucle de la Petite-Maine.
Plusieurs Bleus battus lors de la première attaque se seraient noyés dans la Petite-Maine en fuyant vers la Chapelle. Les eaux de la rivière sont plus hautes en février.
L'Anguiller, sur la route des Essarts, se situe pourtant loin du bois de l'Anguiller dans lequel se cachèrent une partie des fuyards de la 2e attaque.
L'entrée du bourg de Chauché en arrivant des Essarts, point de passage de l'une des deux colonnes de Lachenay. Le pont franchit le ruisseau du Creux Noir.
La sortie du bourg de Chauché en direction de Boulogne. C'est par là que Joly prit position lors de la 2e attaque des Bleus. Le village de Puytireau se situe dans la rue qui part à droite.
L'entrée du village de Puytireau, du côté de la route de Boulogne.