Voici quelques plaques de rues à ajouter à mon inventaire. On ne trouve que le général de Bernard de Marigny à La Châtaigneraie, et encore faut-il bien le chercher ! Mais on peut lui adjoindre, en s’aventurant jusqu’à la commune voisine de La Tardière, le nom d’Augustin de Hargues.
La rue « Bernard de Marigny » à La Châtaigneraie…
Le général de Bernard de Marigny apparaît sur deux plaques de rues à La Châtaigneraie, bien que GoogleMaps les ignore l’une comme l’autre. Les inscriptions laissent croire que « Bernard » serait son prénom, alors que « de Bernard de Marigny » est bien le patronyme d’Augustin-Étienne-Gaspard, né à Luçon en 1754 et exécuté dans de sinistres conditions le 10 juillet 1794.
… et non loin de là, la place « B. de Marigny »
J'ajoute qu'on m'a signalé à La Châtaigneraie une 3e plaque de rue présentée dans la mise à jour ci-dessous.
De Hargues à La Tardière
Augustin de Hargues d’Étiveau est en revanche mieux mis en valeur au centre du bourg de La Tardière, entre la mairie et l’église. Cet officier vendéen pris part à la révolte de la Saint-Louis qui embrasa le Bressuirais à la fin du mois d’août 1792. On le retrouve en mars 1793 dans les rangs de l’armée du Centre, principalement dans la région de La Châtaigneraie. Entraîné avec la Grande Armée dans la campagne d’outre-Loire, il se distingua dans plusieurs batailles jusqu’à celle d’Antrain, où il tomba aux mains de ses ennemis, le 22 novembre 1793. Mme de La Rochejaquelein évoque la fin tragique de ce chef vendéen dans ses Mémoires : « Les Bleus voyant, apparemment à sa ceinture blanche, que c’était un de nos principaux officiers, l’avaient fait enlever au galop par douze hussards. Sur-le-champ, il fut conduit à Rennes, où il subit la guillotine avec le plus grand courage, criant encore : Vive le roi ! quand le couteau tomba sur lui » (1).
Pourquoi la commune de La Tardière a-t-elle attribué son nom à l’une de ses rues ? Probablement parce que Jacques Crétineau-Joly affirma dans son Histoire de la Vendée militaire, que cet officier vendéen était né au Puy-Limousin, au nord du bourg sur la route de Saint-Pierre-de-Chemin (2). Rien n’est moins sûr cependant. Il est même plus vraisemblable qu’il fut originaire de La Ronde (Deux-Sèvres), comme on le lit ici.
La plaque de la rue Augustin de Hargues sur un bâtiment voisin de la mairie de La Tardière
Pour en savoir plus, La Maraîchine normande a publié des notices biographes sur Marigny et De Hargues.
Ces plaques sont ajoutées à l'Album photos des rues vendéennes.
Mise à jour du 30 décembre 2020 : Un lecteur m’a signalé dans le premier commentaire ci-dessous, qu’une autre plaque de rue de La Châtaigneraie se réfère aux Guerres de Vendée : l’avenue Général Becker. Le site internet de la commune indique en effet ceci : « En mai 1794, au moment des Colonnes infernales qui ravagèrent la Vendée, un arrêté du Comité de Salut public ordonnant la destruction de La Châtaigneraie fut remis au général républicain Becker. Celui-ci au risque de sa vie, eut le courage de ne pas obéir. C’était, disait-il, perdre un centre important pour les informations de l’armée. L’ordre, grâce à son intervention, fut révoqué et La Châtaigneraie sauvée des ruines ».
Le panneau de l'avenue du général Becker à La Châtaigneraie (photo P. Vrignaud)
Notes :
- Mémoires de la marquise de La Rochejaquelein, édition critique établie et présentée par Alain Gérard, C.V.R.H., 2010, p. 332.
- J. Crétineau-Joly, Histoire de la Vendée militaire, Pays et Terroirs, 1994, t. Ier, p. 315, note 1.
Je me permets de recopier certains éléments repris par Ch. FRAPPIER car ils ne sont pas mentionnés par la Maraîchine Normande et ils concernent la Châtaigneraie:
"Madame de la Rochejacquelein dépeint sobrement : « Monsieur de Hargues, bourgeois de La Châtaigneraie, excellent officier ».
Ce jeune « bourgeois » entre en rébellion dès l'été 1792 où il prend part, avec Baudry d'Asson et Delouche, à l'insurrection manquée de Bressuire. Réfugié en Anjou, arrêté à Chalonnes-sur-Loire puis bientôt libéré par les insurgés vendéens (21 mars 1793), il revient à La Châtaigneraie pour y prendre le commandement de cette place en août 1793. C'est à ce poste qu'il lit lui-même à sa troupe la proclamation de Goupilleau (de Fontenay) et Bourdon (de l'Oise) engageant les rebelles à livrer leurs chefs. Il va sans dire que le panache d'un tel geste ne pouvait que susciter l'admiration des hommes pour leur commandant."
Source: http://famillesdevendee.fr/de%20hargues.html
Il existe également dans cette commune une avenue du général BECKER. Cet officier n'appartient certes pas au camp des Vendéens, néanmoins, le site internet de la mairie de la Châtaigneraie précise ceci: "en mai 1794, au moment des colonnes infernales qui ravagèrent la Vendée, un arrêté du Comité de Salut Public ordonnant la destruction de La Châtaigneraie fut remise au Général Républicain Becker. Celui-ci au risque de sa vie, eut le courage de ne pas obéir. C’était, disait-il, perdre un centre important pour les informations de l’armée. L’ordre, grâce à son intervention, fut révoqué et La Châtaigneraie sauvée des ruines."
https://lachataigneraie.eu/votre-commune/histoire/
Toujours sur cette période historique, voici une petite vidéo dans laquelle B. GENDRILLON, ancien maire, évoquait les prisons de la Châtaigneraie:
http://irealite.com/104/videos/guerre_vendee_03_JeanGabrielGallotjm.mp4