Une huile sur toile illustrant une scène des Guerres de Vendée était proposée à la vente hier après-midi à l’Hôtel Drouot. D’après sa composition, on y devine un épisode dramatique de la bataille de Cholet (17 octobre 1793).

Bataille de CholetBonchamps à la bataille de Cholet ?
Une huile sur toile (59 x 81 cm) vendue hier à Drouot
     

Il s’agit probablement d’un dessin préparatoire ou d’une œuvre inachevée de la fin du XIXe siècle. Son auteur n’est pas identifié.

On y voit la masse imprécise d’une armée d’où émerge la silhouette d’un cavalier brandissant son sabre vers l’ennemi. Seuls quelques personnages s’en détachent au premier plan : sur la gauche, un combattant se dresse pour suivre l’assaut, tandis qu’un autre, éploré, se tient agenouillé devant deux corps gisant au sol ; et sur la droite, trois hommes transportent un blessé, dont les vêtements blancs concentrent l’attention.

Un billet glissé dans le cadre au dos du tableau indique qu’il s’agit de la « mort du chef vendéen Stofflet à Cholet », ce qui ne se peut car ce dernier ne fut pas tué sur un champ de bataille, mais bien devant un peloton d’exécution à Angers en 1796.

De quel général vendéen peut-il alors s’agir ? À supposer que l’artiste se soit documenté, ce ne peut être Lescure, grièvement blessé à la bataille de Saint-Christophe-la Tremblaye, le 15 octobre 1793, puisqu’il reçut une balle en pleine tête. Deux autres généraux sont tombés les armes à la main deux jours après à Cholet : D’Elbée et Bonchamps. Le premier, touché à la poitrine, fut emporté sur sa selle par un cavalier (1) ; le second reçut une blessure mortelle au bas-ventre et fut emmené hors du combat par plusieurs hommes qui le placèrent sur un brancard (2). La balance penche donc du côté de Bonchamps. On peut juste regretter que l’œuvre ne soit pas plus aboutie.
    


Notes :

  1. Jean Épois, D’Elbée et l’Épiphanie sanglante, Éditions du Choletais, 1984, p. 148.
  2. Mémoires de Madame la marquise de Bonchamps, 1823, pp. 49-50.