Un grand tableau aux dimensions dignes d’un musée a été vendu mardi dernier à Angoulême. Peint par Jean-Maurice Duval, il décrit un épisode de la bataille du Faouët au début de l’année 1795.

Les derniers Chouans devant Sainte Barbe au Faouet« Les derniers Chouans devant Sainte-Barbe au Faouët »
par Jean-Maurice Duval (1905)
   

Jean-Maurice Duval (1871-1920) s’est inspiré de ses séjours au Faouët, dans le Morbihan, au début du XXe siècle, pour composer plusieurs de ses toiles. Il manifesta une prédilection pour l'élégante chapelle Saint-Fiacre qui a servi de décor à des œuvres religieuses, comme « L'avenir et le passé » (1911) où l’on voit l’intérieur du sanctuaire, mais aussi la « Messe basse, jour de pardon à Saint-Fiacre » et « La Sainte Table » (1912). Il signa également, en 1913, le portrait d’une « Vieille Bretonne du Faouët ».

Sa première toile faouétaise date cependant de 1905, avec pour cadre une autre chapelle, celle de Saint-Barbe dont les bâtiments et les volées d’escaliers épousent un relief vallonné couvert de bois. C’est là que le peintre plaça une scène de combat entre des soldats républicains et un petit groupe de Chouans, un épisode situé au cours de la bataille du Faouët, le 28 janvier 1795, qui se déroula pour l’essentiel dans le bourg. On la connaissait d’après une gravure (ci-dessous) qui laissait à peine entrevoir les Bleus placés au sommet de l’escalier. Ils apparaissent désormais plus distinctement en haut à gauche de ce très grand tableau de 2,42 x 2,92 m, surplombant les Chouans en contrebas. La représentation du site se veut fidèle à la réalité des lieux, si ce n’est une croix posée au bout de la rampe sur une des lignes de force de la composition, comme pour symboliser, en écho avec la fleur de lys du drapeau blanc, l’engagement des insurgés pour Dieu et le Roi.
   

Gravure les derniers ChouansAncienne reproduction du tableau de Duval
   

« Les derniers Chouans devant Sainte-Barbe au Faouët » ne constituent pas l’unique exemple inspiré des guerres de l’Ouest dans l’œuvre de Duval. Ce dernier présenta notamment, au Salon de 1906, « An Traitour » (Le traître), épisode situé en 1794, puis au Salon de 1910 « Trop tard, guerre de Vendée 1793 » (ci-dessous).
   

Duval Trop tard« Trop tard, guerre de Vendée 1793 »
par Jean-Maurice Duval (1910)