Le nouveau pôle culturel et touristique du Bocage Bressuirais a ouvert ses portes hier dans une aile de l’ancienne abbaye de la Trinité de Mauléon restaurée de fond en comble. Le bâtiment regroupe l'office de tourisme, une médiathèque, et le musée dont la disposition a été entièrement revue.
La première salle du musée au 2e étage avec, sur la droite,
le mur d'exposition sur les Guerres de Vendée
L’annonce d’un réaménagement complet du musée de Mauléon en 2016 avait soulevé quelques inquiétudes quant au devenir de la salle consacrée aux Guerres de Vendée, dont on prédisait la disparition. L’installation de l’office de tourisme et d’une médiathèque dans ce même bâtiment a en effet réduit la surface de ce musée et le nombre d’objets exposés. Ceux-ci se répartissent sur deux niveaux : la cave voûtée pour l’histoire naturelle et géologique du Bocage, avec une belle mise en valeur des rochers des Vaux chargés de mystérieuses gravures ; et les salles du 2e étage réparties autour de quatre thèmes.
L'un des plus surprenants spécimens des rochers gravés des Vaux
La première couvre la période allant du Moyen-Âge à la Révolution. Tout ce qui faisait le charme suranné de la salle des Guerres de Vendée dans l’ancien musée n’est plus qu’un souvenir. On ne voit désormais, sur un pan de mur, qu’une série de gravures très banales (Hoche, Kléber, La Rochejaquelein, le château de la Durbelière, etc.), une poignée de figurines de l’atelier saumurois CBG Mignot, et quelques panneaux supplémentaires glissés dans des tiroirs. Une vitrine sur la droite rassemble les seuls objets d’époque : un fusil modèle 1777, un fusil anglais, un pistolet de marine à silex (vers 1765), un sabre briquet de grenadier (1767) à lame gravée « Vive la Nation », une lame de faux et un boulet de canon, dépôt du musée Barré de Thouars pour la plupart. On se consolera avec la borne interactive adaptée au grand public pour découvrir les Guerres de Vendée.
Une seule vitrine expose des objets relatifs aux Guerres de Vendée
Une curiosité : des tiroirs offrent un supplément d'exposition. Les cartels fonctionnent dans toutes les salles sur le même principe.
Passons les 2e et 4e salles (« Au fil du cuir » et « Entre tradition et innovation ») qui n’exposent qu’une petite partie des collections de l’ancien musée illustrant l’histoire industrielle de Mauléon au XIXe et au début du XXe siècle, pour prendre le temps d’admirer la chapelle remarquablement restaurée. C’est dans cette 3e salle couverte de fines voûtes gothiques qu’est présentée la vie religieuse dans le Bocage. Le culte catholique en occupe la plus grande partie avec un magnifique ensemble d’objets liturgiques, de statues, de vitraux, etc. On n’a pas oublié cependant, ni les protestants, ni les dissidents de la Petite Église, évoqués dans deux vitrines de part et d’autre du chœur.
La chapelle restaurée est consacrée à la vie religieuse dans le Bocage.
Il n’était sûrement pas aisé de juxtaposer les trois espaces (office de tourisme, médiathèque et musée), de les adapter aux contraintes d’un accès à tous les publics, et d’offrir aux collections du B.R.H.A.M. (Bureau de Recherches Historiques et Archéologiques du Mauléonnais) une muséographie qui a incontestablement gagné en clarté et en pédagogie. On peut juste regretter que l’espace dédié aux Guerres de Vendée ait été à ce point réduit à la portion congrue.
Historique du musée de Mauléon dans l'escalier menant à la cave