On m’a signalé hier que la croix commémorant le combat du Mortais aux Brouzils (12 janvier 1794) avait été renversée. Ce monument porte sur son socle une plaque du Souvenir Vendéen rappelant la blessure que Charette reçue dans cet affrontement contre la colonne de Joba.
La croix du Mortais telle qu'elle était en 2017
Ce combat ne fut guère favorable aux Vendéens. Lucas de La Championnière note dans ses Mémoires que le général Charette marchait « à l’endroit le plus dangereux et reçut une balle au bras près de l’épaule » (1). Joly eut beau menacer les fuyards de leur brûler la cervelle – ce qu’il fit d’ailleurs pour un de ses hommes qui refusait de lui obéir –, rien ne put empêcher la déroute.
Il existe aux Brouzils trois sites commémorant cette bataille. Le premier est une croix de granit sur laquelle le Souvenir Vendéen posa une plaque inaugurée lors d’une journée aux Brouzils, le dimanche 5 juin 1988 (2). Le second est une stèle érigée à quelques centaines de là, en 1991, par l’Association de Sauvegarde du Patrimoine Brouzilien, à l’emplacement d’une fosse commune dans laquelle 50 corps de Blancs et de Bleus furent inhumés après le combat. Le troisième, non daté, a la forme d’une plaque de granit surmontée d’une croix et scellée dans un mur en plein centre du bourg.
La croix du Souvenir Vendéen ne se trouve pas en bordure de route, mais à quelques mètres à l’intérieur d’un champ. Peut-être a-t-elle, pour cette raison, été renversée par un engin agricole. Souhaitons qu’elle soit relevée et que son socle soit dégagé du rideau de ronces qui masque en partie la plaque commémorative !
Merci à Martine pour ce signalement !
La croix du Mortais photographiée aujourd'hui
La croix du Mortais photographiée en mars 2017
La plaque du combat des Brouzils dans le bourg
La stèle de l'Ouche des Landes
Notes :
- P.-S. Lucas de La Championnière, Mémoire sur la guerre de Vendée, rééd. Pays et Terroirs, 1994, pp. 71-72.
- Revue du Souvenir Vendéen n°164 (octobre 1988), pp. 5-12. Une autre plaque fut inaugurée ce jour-là sur un mur de l’ancien prieuré, « en mémoire des 182 morts tombés aux Brouzils, 1793-1795 ». Elle a malheureusement disparu, ce qui rend d’autant plus cruciale la préservation des monuments vendéens dans cette commune.