Posée en 2015 pour célébrer le bicentenaire d’un événement majeur des Cent Jours en Vendée, la plaque de la place de la paix de La Tessoualle du 24 juin 1815 a vu son nom raccourci pour faire disparaître la date.

La Tessoualle 4La nouvelle plaque de la place de la paix de La Tessoualle,
et l'ancienne au-dessous, barrée d'un scotch noir

   

Cette plaque avait été dévoilée par Marc Gental, maire de La Tessoualle, au cours d’une journée du Souvenir Vendéen, le samedi 27 juin 2015. Aussitôt après, à quelques pas de là, c’est la stèle de Pierre Bibard (1), entièrement restaurée, qui fut inaugurée à son nouvel emplacement (2) ; puis la plaque du Souvenir Vendéen commémorant les pourparlers de la paix de 1815, sur un muret à l’entrée de la mairie.

Hélas ! Les services postaux ont dû juger que le nom de la place de la paix de La Tessoualle du 24 juin 1815 était trop long. La date a donc été sabrée purement et simplement. On peut regretter qu’une petite ligne explicative, comme on en voit souvent sur les plaques de rues, n’ait pas été ajoutée pour expliquer brièvement ce que furent ces pourparlers de paix de La Tessoualle, qui réunirent Sapinaud, d’Autichamp, La Rochejaquelein (Auguste) et une trentaine d’officiers vendéens à la Pallerie le samedi 24 juin 1815. Le traité signé à Cholet deux jours après par trois plénipotentiaires vendéens, en présence du général Lamarque, mettra fin à la quatrième guerre de Vendée (3).
   

La Tessoualle 3Le dévoilement de la plaque par Marc Gental, maire de La Tessoualle, le 27 juin 2015

La Tessoualle 2Marc Gental, maire de La Tessoualle, Raymond Maudet, président de l'association La Tessoualle histoires Histoire, et Michel Chatry, alors président du Souvenir Vendéen

La Tessoualle 1Feue la plaque de la place de la paix de La Tessoualle du 24 juin 1815
   


Notes :

  1. Né à La Tessoualle le 16 novembre 1770, Pierre Bibard fut élu capitaine de sa paroisse lorsque l'insurrection embrasa le Bocage en mars 1793. Il n'avait que 22 ans. Son principal fait d'armes eut lieu au combat de Fontenay-le-Comte, alors chef-lieu du département de la Vendée. La première attaque, le 16 mai 1793, se solda par un échec. Blessé d'une vingtaine de coups de sabres et de baïonnettes, Pierre Bibard tomba aux mains des républicains qui le jetèrent violemment en prison. Il y demeura plus d'une semaine, presque nu, sans soins, tourmenté par son geôlier. Malgré cela, le malheureux prisonnier ne lui tint pas rigueur de ses violences et fit preuve de clémence quand les Vendéens réussirent à s'emparer de la ville, le 25 mai suivant. En demandant la grâce de son gardien, les paroles de Pierre Bibard sont restées un exemple d'humanité : « Souviens-toi que je t'ai pardonné pour l'amour de Notre Seigneur Jésus-Christ ! » dit-il à son geôlier. C'était le temps où les Vendéens se contentaient, après leurs victoires, de libérer leurs prisonniers contre la seule promesse de ne pas reprendre les armes contre eux. Pierre Bibard resta dans les rangs de l'Armée catholique et royale, mais ses blessures ne lui permirent pas de faire la Virée de Galerne. Il survécut à la guerre, et passa ses dernières années à Maulévrier dans un modeste logement. Sentant sa fin proche, il entreprit un pèlerinage au tombeau du Père de Montfort, à Saint-Laurent-sur-Sèvre, mais tomba malade à peine arrivé. Il mourut là, le 7 novembre 1841, et fut inhumé dans le cimetière.
  2. Cette stèle commandée par la paroisse et financée par souscription publique avait été sculptée en 1913 par Stanislas Biron, qui s’inspira du portrait de Pierre Bibard réalisé par Louise de La Rochejaquelein en 1826. Elle se trouvait alors au fond d’une petite place, dans la rue de l’Industrie. La municipalité décida de le déplacer en 2015 pour lui donner plus de visibilité, en contrebas de la mairie. Le Souvenir Vendéen finança la restauration de la stèle par le sculpteur Philippe Cousin, la commune prenant en charge le déplacement et la réinstallation du monument.
  3. Pour en savoir plus sur cette paix, on lira le livret La Tessoualle et les Guerres de Vendée (pp. 18-47), publié en 2015 par l’association La Tessoualle histoires Histoire