Une plaque explicative placée devant la chapelle des Martyrs de Saint-Martin-des-Tilleuls, entre Tiffauges et Mortagne-sur-Sèvre, a été présentée aux Journées du Patrimoine.

Chapelle des Martyrs 2La plaque posée au-devant de la chapelle des Martyrs
   

Cette initiative revient à l’association L’Écho des Tilleuls qui a souhaité ainsi donner aux visiteurs des détails sur l’histoire de cette chapelle, située dans la rue des Rosiers (D72 en direction de La Verrie), et expliquer pourquoi on lit au-dessous de la porte une dédicace « à la mémoire des victimes de 1793 ».

Bâtie en 1924 à la demande de l’abbé Boury, la chapelle des Martyrs fut inaugurée le 1er mars de l’année suivante en clôture d’une mission. « Elle est dédiée à Notre-Dame des Sept Douleurs, Reine des Martyrs, en souvenir des victimes de la paroisse en 1793. Les noms de 52 d’entre elles ont été reportés grâce aux registres tenus par l’abbé François Bénéteau (1763-1832). »

Ce martyrologe de Saint-Martin-des-Tilleuls a été inscrit dans quatre tableaux accrochés aux murs. Ils encadrent, de part et d’autre, les deux belles verrières réalisées en 1925 par Lux Fournier. Cet artiste tourangeau reviendra en Vendée dans les années 40 pour concevoir le vaste ensemble de vitraux de l’église paroissiale des Lucs-sur-Boulogne.
   

Chapelle des Martyrs 3La plaque de la Chapelle des Martyrs
   

Une petite plaque se démarque au fond de la chapelle. Elle porte les noms de Louise de Bessay et d’Anne Hacher du Bois, toutes deux arrêtées à Tiffauges 20 janvier 1794, conduites à Cholet, puis condamnées à mort à Angers et fusillées au Champ des Martyrs d’Avrillé le 10 février 1794. Elles ont été béatifiées par le Pape Jean-Paul II le 19 février 1984.

Louise-Marguerite Bessay de La Voûte était née le 22 août 1721 à Saint-Mars-des-Prés, près de Chantonnay. Elle fut arrêtée à Tiffauges, où elle était domiciliée, conduite devant le comité révolutionnaire de Cholet devant lequel elle reconnut avoir fourni des subsistances aux Vendéens et avoir assisté à la messe de prêtres réfractaires. Envoyée à Angers, elle fut condamnée à mort par la commission militaire à la prison nationale le 6 février suivant, et exécutée le 10.

Marie-Anne Hacher du Bois était née le 3 avril 1765 à Jallais, dans les Mauges. En dépit de son nom à particule, elle n’était pas noble. En 1793, cette jeune femme servait en qualité de dame de compagnie de Mlle Thibault de La Pinière, à Tiffauges, et se rendit quelque temps à Saint-Martin-Lars (ancien nom de Saint-Martin-des-Tilleuls) et Saint-Aubin-des-Ormeaux en octobre 1793, à l’époque où les républicains s’emparaient de la région insurgée. Arrêtée à Tiffauges avec sa maîtresse, elle subit elle aussi un interrogatoire devant le comité révolutionnaire de Cholet, qui la déclara suspecte en raison de sa sympathie pour le roi et son attachement aux prêtres qui ont refusé le serment, ce qui la condamna à mort lorsqu’elle fut jugée à Angers le 6 février suivant. Mlle Thibault de La Pinière fut, quant à elle, guillotinée le 26 janvier 1794 à l'âge de 58 ans.
   

À voir aussi à Saint-Martin-des-Tilleuls : la plaque à la mémoire de Pierre Auvinet, à la Boissonnière.
   


Quelques images de la chapelle des Martyrs prises dimanche :

Chapelle des Martyrs 1Vue d'ensemble de la chapelle

Chapelle des Martyrs 4« À la mémoire des victimes de 1793 »

Chapelle des Martyrs 5L'intérieur de la chapelle

Chapelle des Martyrs 6Le martyrologe de la paroisse

Chapelle des Martyrs 8Le vitrail du combattant vendéen (à gauche en entrant)

Chapelle des Martyrs 9Le vitrail de la messe dans les bois (à droite en entrant)

Chapelle des Martyrs 7La signature de Lux Fournier, maître verrier de Tours