Le château du Bois-Chevalier est ouvert à la visite jusqu’au 15 août. Ce haut lieu de l’histoire vendéenne fut le premier quartier général de Charette en 1793 et le séjour de ses célèbres amazones.
Le château du Bois-Chevalier, à Legé
Bel exemple d’architecture du XVIIe siècle, préservé des destructions, le château du Bois-Chevalier est mis en valeur par une grande pièce d’eau, des douves et des jardins qui l’entourent. Le site est actuellement ouvert au public par ses propriétaires, jusqu’au 15 août 2022, pour des visites commentées de l’intérieur et des extérieurs, tous les jours de 10h30 à 16h30. Informations et contact sur le site de l’Office de Tourisme. Accès depuis Legé par la route de Rocheservière (D 753) : au rond-point à la sortie de Legé, continuez 1,7 km, puis tournez à gauche (le château du Bois-Chevalier est indiqué).
N’oubliez pas de profiter de cette visite pour faire un détour par la chapelle Notre-Dame de Pitié, aussi appelée « Chapelle de Charette », au cœur de Legé. Elle abrite les listes des Legéens morts pendant les Guerres de Vendée et celle de compagnons du général vendéen.
Panneau exposé dans la chapelle de Charette
Le Bois-Chevalier, quartier général de Charette
L’installation de Charette à Legé a pris un peu de temps. Sa petite troupe avait certes investi la ville à la fin du mois d’avril 1793, mais n’avait pu s’y maintenir face à l’offensive de quatre colonnes républicaines qui s’emparèrent de Legé le 5 mai. Charette était dans une mauvaise passe. Menacé à Vieillevigne par une population qui lui était hostile, il avait été humilié par Royrand et ne pouvait compter sur aucun secours de l’armée du Centre.
Il tenta alors un coup de force contre la garnison qui venait de s’établir à Pont-James, sur la Boulogne, au nord de Legé. Et la chance lui sourit enfin. La victoire remportée le 6 mai lui apporta enfin la reconnaissance de Royrand, mais aussi un renfort bien utile, celui de prisonniers républicains qui acceptèrent de rallier le parti royaliste, surtout les Alsaciens de l’ancien régiment de La Marck, devenu le 72e, et parmi eux un certain Pfeiffer qui suivra fidèlement son général jusqu’au dernier jour.
Cette victoire entraîna également l’évacuation de Legé par les Bleus. Charette y fit son retour le 9 mai et se fixa au château du Bois-Chevalier. Beaucoup vinrent y chercher protection, en particulier des femmes, rassurée par la présence en ce lieu de Marie-Anne, la sœur du général. On y vit Marie-Adélaïde de La Touche-Limouzinière, comtesse de La Rochefoucauld, une voisine de Charette puisqu’elle habitait à Puy-Rousseau, tout près de Fonteclose à La Garnache. Madame Bulkeley y passa elle aussi, avec son mari qui commandait les insurgés de La Roche-sur-Yon. Et bien d’autres dames que l’histoire a immortalisées sous le nom d’amazones de Charette.
Les républicains firent leur retour à Legé le 14 septembre 1793, lors de l’offensive soutenue par les Mayençais sur le Pays de Retz. Charette y perdit son quartier général et devra encore endurer plusieurs mois de misère et de combats éprouvants avant d’en reconstituer un nouveau à Belleville-sur-Vie.